Aujourd’hui nous nous associons à nos partenaires du blog Expectra pour laisser la parole à Anthony Babkine, spécialiste en communication digitale et e-réputation. L’e-réputation est-elle un enjeu pour 2015 ? Réponses.

La réputation numérique n’a jamais été autant au cœur de nos vies professionnelles.

Depuis la montée en puissance du « Web social » en France – 26 millions d’inscrits sur Facebook, 2,3 millions sur Twitter… – nous vivons dans une ère où ce que nous considérons être « Off » est devenu « On » et la frontière entre monde physique et virtuel semble être de plus en plus ténue.

Une évolution qui n’a pas échappé à nos professionnels du recrutement et qui dépasse parfois ces individus en recherche d’emploi. Les réputations physique et numérique sont devenues de plus en plus corrélées et jouent entre elles le rôle intéressant de « miroirs communicants » !

En 2011, l’e-réputation professionnelle était devenue une thématique récurrente, voire un marronnier médiatique de rentrée des cadres « 7 conseils pour bien veiller sur votre e-réputation », « Comment valoriser ou maîtriser son e-réputation professionnelle ». L’e-réputation était devenue un élément incontournable de notre crédibilité professionnelle, d’autant plus si nous évoluions dans des secteurs « connectés ».

Pourtant les articles sur le sujet sont moins récurrents à l’heure où les questions sur le droit à l’oubli n’ont jamais autant préoccupé. En ce sens, en Europe, les Français sont ceux qui ont le plus utilisé le formulaire de déréférencement de Google.

Est-ce à dire que le sujet de la gestion d’e-réputation n’intéresse plus ; qu’il n’est plus porteur de sens pour un professionnel, pour une personne en recherche d’emploi ?

    1. Des candidats scrutés par les recruteurs et dont les opportunités peuvent être décuplées grâce au Web.

Depuis quelques années, les études nous prouvent que « la googlelisation » des candidats par les recruteurs n’est plus un mythe. Dans l’enquête de février 2014 de RegionsJob, sur le quotidien des recruteurs et des candidats, 48 % des recruteurs déclaraient « googleliser » les candidats ayant postulé dans leur entreprise.

Un chiffre en légère baisse par rapport aux années précédentes, mais par cette action de recherche sur le Web, le recruteur souhaite dorénavant :

  • Examiner des recommandations de relations professionnelles, des retombées liées aux précédents postes du candidat…
  • S’assurer de la véracité des informations du CV.
  • Examiner la bienveillance de la réputation du candidat pour le futur bien-être de l’entreprise – mauvaise orthographe, ou encore avis négatifs d’anciens collègues…
  • Vérifier le minimum d’intérêt du professionnel pour son métier – d’autant plus vrai pour les professionnels de l’informatique, de la communication, du marketing ou du Web.
  • En apprendre davantage sur les passions, la personnalité du candidat et s’il les valorise en ligne.

Ne nous leurrons pas, les recruteurs avides de fouiller votre Facebook sont plus rares et depuis 2010 les premières chartes existent pour tenter d’encadrer ces pratiques.

La démarche du recruteur consiste davantage à tenter de donner vie à une candidature traditionnelle qui manque parfois de saveur et d’en apprendre davantage sur le profil du potentiel recruté.
Ainsi, quel meilleur conseil donner à un candidat que de valoriser ses projets, réussites et passions en ligne ?

    2. Des employeurs et recruteurs toujours plus connectés.

Nombreux sont les recruteurs et responsables des ressources humaines qui n’ont plus de doute sur l’intérêt et le fonctionnement du Web social.

Ces professionnels utilisent généralement les médias sociaux pour :

  • Trouver des profils experts
  • Veiller sur les candidats pressentis
  • Rentrer en échange avec des talents, spécialistes…

Les médias sociaux ont donc une influence sur la décision d’embauche.

Dans l’impulsion digitale donnée à la transformation des cellules de ressources humaines, le candidat doit quant à lui s’efforcer de :

  • Chasser les incohérences entre la candidature traditionnelle du CV que l’on glisse en pièce jointe de son email et les différentes traces laissées sur le Web,
  • Maîtriser du mieux possible sa présence numérique pour éviter de laisser des canaux plus « personnels » et parfois « privés » être plus visibles que nos supports professionnels,
  • Réduire tous les écarts qui pourraient subsister entre la réputation « physique » et « numérique ».

Un grand travail de sensibilisation reste à entreprendre par les candidats car la grande étude StepStone de 2013 montrait que 37 % des chercheurs d’emploi disaient ne s’être jamais préoccupés de contrôler leur propre réputation en ligne.

    3. Grâce au Web Social, il n’y a jamais eu autant d’occasions de converser avec l’employeur.

Nous évoquons souvent la capacité du recruteur à en savoir davantage sur le candidat, mais rarement le contraire. Le Web procure aussi des opportunités de veille pour le candidat.

Nombreuses sont les entreprises qui tentent d’animer leur marque employeur. En d’autres termes, séduire des candidats potentiels et talentueux dans leur secteur d’activité en incarnant le visage « recruteur » de l’entreprise.

Une « bonne » marque employeur doit s’incarner sur le Web mais aussi sur des rencontres physiques.

Une occasion formidable pour le candidat de se faire une opinion plus précise de l’image « employeur » qu’il aurait pu d’ores et déjà se faire de l’entreprise en tant que simple consommateur.

Sans compter que son futur recruteur est peut-être sur Linkedin, Viadeo ou Twitter, une bonne occasion de créer des passerelles et points d’accroche intéressants entre les futurs interlocuteurs.

En somme, via le Web, le candidat n’a jamais eu autant d’occasions de suivre l’actualité d’une entreprise, les opportunités professionnelles qu’elle propose, mais également de rentrer en contact avec les équipes connectées et ainsi de rencontrer ses équipes et échanger avec elles lors d’un futur salon.

    4. Le « Off » est quasiment mort et le Web social doit ainsi devenir le miroir de nos actions professionnelles.

Vous êtes intervenant sur une table ronde de votre secteur ?

Vous venez de rédiger une tribune sur votre expertise ?

Vous lancez une initiative que vous souhaitez rendre visible auprès des professionnels de votre secteur ?

Le Web doit être votre meilleur mégaphone et le support le plus efficace pour vous aider dans cette démarche.

Cela peut rapidement fonctionner, à condition que l’investissement personnel soit important et régulier.

Nombreux sont les professionnels à prétexter un manque de temps pour s’investir dans la prise en main de ces plateformes conversationnelles, LinkedIn, Twitter, Viadeo et bien d’autres.

Pourtant, ces mêmes professionnels ont souvent le temps nécessaire pour s’investir sur des rencontres davantage physiques et traditionnelles – networking, conférence…

Nous vivons à l’heure où nous ne pouvons quasiment plus différencier l’impact de nos actions Web de nos actions physiques.

Notre présence numérique doit être le reflet de la réputation professionnelle, et vice versa :

  • Notre réseau physique doit trouver sa place sur notre LinkedIn
  • Nos opportunités de prises de parole, actualités doivent être relayées sur les réseaux sociaux
  • Notre veille peut être relayée sur un réseau social tel que Twitter

En somme, le Web doit permettre de démultiplier les opportunités de rencontres physiques, de nouvelles relations, mais aussi de concilier vos actions « On » et « Offline » sur un même espace.

    5. Attention à la visibilité et au « buzz » à tout prix !

Entretenir sa réputation numérique peut procurer de nombreux avantages. Un adage populaire mentionne souvent « 50 % de savoir-faire / 50 % de faire-savoir ».

Un réseau social comme Twitter est aujourd’hui indispensable pour vous entourer de professionnels, journalistes et influenceurs de votre secteur. Pourtant, aujourd’hui, en quelques heures, des propos malveillants tenus sur la place publique peuvent rapidement venir agiter la twittosphère.

De même qu’un tweet maladroit envoyé dans la webosphère, que certains imaginaient sans grande réaction, peut se transformer en marée humaine. Victime de la force du Web ou naïveté de certains internautes ?

Le Web est un canal très ouvert, qui permet une créativité forte et presque sans limite, mais certains candidats ont déjà eu à gérer les foudres du « buzz à tout prix« .

Sous prétexte que nous serions sur le Web, le candidat ne devrait pas penser que tout est permis sur la toile. Les bons codes du monde « physique » restent les mêmes sur les « Web ».

    6. Les limites pour un candidat ?

Trop en faire, se sur-vendre ou tomber dans la vulgarité. Le « bad buzz » n’assassine pas forcément le candidat – Le cas Mickaël Rivière – mais reste une arme difficilement envisageable pour un candidat.

Ne tentez pas le diable pour être visible, votre réputation pourrait en prendre un mauvais coup. La notion d’ « e-réputation » est aujourd’hui devenue trop restrictive et galvaudée. La réputation numérique ne doit donc plus être une action maîtrisée par quelques professionnels bienveillants et passionnés du Web.

Nous devons dorénavant considérer que la prise en main de sa présence numérique doit être directement intégrée dans la gestion de sa carrière professionnelle.

Rappelons-le, le mot réputation, vient de « reputatio » en latin, qui signifie « Réflexion, examen ». Ainsi, de manière générale, les professionnels examinent si nous sommes des individus dignes de confiance. D’où l’intérêt croissant d’être cohérent entre sa présence « On » et « Offline ».

Cette présence n’a jamais été aussi importante, tant pour l’entreprise, ses employés et sa marque employeur, que pour le candidat.

Imaginez la déception pour un candidat s’il réalise que la page LinkedIn de l’entreprise qu’il a découvert pleine de vie, d’énergie et d’intérêt est en réalité un trompe-l’œil.

Anthony Babkine
5 raisons de continuer à croire que l’e-réputation reste un enjeu majeur de 2015Anthony Babkine est spécialiste en communication digitale et e-réputation. Diplômé du CELSA Paris Sorbonne et de Télécom Ecole de Management (Mines Telecom), Anthony Babkine est Digital Strategist au sein de l’agence en Relations Publics Wellcom.
Responsable du MBA ESG « Stratégie et Communication Digitale », il est également conférencier et organisateur des conférences Labcom et membre du conseil d’administration de l’association des diplômés du CELSA, responsable des CelsandCo.

Il est auteur de trois ouvrages dans le domaine de la communication et du numérique, dont « Bad Buzz, gérer une crise sur les médias sociaux » paru aux éditions Eyrolles en 2013.
Anthony Babkine est également chroniqueur sur BFM Business TV/Radio et anime toutes les semaines la chronique « Bad Buzz » dans l’émission « A vos marques » de David Dauba depuis janvier 2014.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quels conseils donneriez-vous pour gérer son e-réputation ?

Article original parut sur :

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