Partons aujourd’hui à la rencontre de Patricia Gros Micol, fondatrice d’Handishare et récemment participante aux sélections des Cartier Women’s Initiative Awards. Un événement qui se base sur des critères de créativité, de pérennité et d’impact social des projets proposés et qui remet aux finalistes différentes récompenses pour améliorer leur business. Retour sur son parcours plutôt très atypique !  

 

  • Quelles étaient vos motivations lorsque vous avez candidaté il y a un an de cela aux Cartier Women’s Initiative Awards ?

Nous recherchions deux choses lorsque j’ai pris connaissance du prix en mars 2012. Même si nous n’allions pas jusqu’au bout (gain financier), l’intérêt était de bénéficier d’un coaching en collaboration avec une personne de l’INSEAD (Ecole de commerce mondiale) afin d’approfondir notre stratégie, de prendre du temps pour analyser notre démarche d’entreprise. C’était pour moi l’occasion, au bout d’un an et demi de création d’Handishare, de prendre un peu de temps pour redéfinir la stratégie à venir.

 

  • Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris votre sélection ?

Nous avons eu l’annonce le 26 Juin 2013. Nous n’avons pas su s’il fallait y croire ou non. Nous étions à la fois très contents de faire partie des 18 personnes sélectionnées sur 1800 dossiers car il s’agissait d’une très grande étape de franchie. Dans un deuxième temps nous avions appris que seulement 6 personnes sur 18 auraient accès au prix final ($20 000,…), et compris que la barre était encore haute. Beaucoup de travail, d’autant plus que nous ne disposions que d’à peine 3 mois pour fournir un business plan de 30 pages en anglais pour savoir si notre dossier était conforme. Tout le dossier a été préparé par mes soins, l’occasion de remettre en pratique un anglais peu employé ces dernières années, mais très vite réassimilé. De plus je bénéficiais de l’aide d’une coach de l’INSEAD (travaillant en tant qu’agence de communication et consultante) tout à fait bilingue. Elle a ainsi pu m’aider à faire des progrès en anglais.

 

  •  Comment s’est déroulée cette semaine et qu’en avez-vous retiré ?

Nous avons bénéficié d’une prise en charge de haut standing dès notre arrivée. J’ai pu par la même occasion rencontrer les personnes finalistes au même titre que moi. Les toutes premières que j’ai pu côtoyer ont été Lourdes Arreola et Doris Leung qui ont toutes deux des projets relatifs au handicap, tout comme Handishare.

C’était donc une bonne occasion d’échanger, de connaître enfin les projets de l’autre et d’être en face à face, tout cela sans aucune barrière. Nous avons donc partagé nos expériences professionnelles, et parfois plus personnelles de façon spontanée. Toutes les personnes qui nous entouraient étaient formidables, talentueuses et très simples, que ce soit des personnes de l’organisation ou encore des finalistes. L’ambiance était très conviviale, les personnes passionnées et enthousiastes (des points communs que nous partagions toutes). Nous avons eu une première présentation ainsi qu’un atelier (3 groupes de 6) dès notre arrivée. Il n’y avait aucune concurrence au sein de chaque groupe, tous partagés de manière à représenter chaque continent. Pour ma part nous avions le meilleur groupe : beaucoup d’échanges, des sourires et des rires, tout cela dans une dynamique commune de faire évoluer les choses.


© Julien KNAUB / ABACA PRESS

J’ai eu la chance d’avoir à mes côtés les deux personnes ayant des projets autour du handicap (Lourdes Arreola (Mexique) et Doris Leung (Hong Kong)) ainsi que Bilikiss Adebiyi (Nigéria), Sanna Gaspard (USA) et Sima Najjar (Jordanie). Des cultures, des univers différents, mais tout aussi intéressants que complémentaires ainsi qu’une entraide permanente. Une approche tout à fait différente de ce que nous avions pu avoir par le biais des réseaux sociaux, très virtuels.

 

  •  Quelle a été votre réaction concernant le choix des lauréates ? Comment l’avez-vous vécu ?

Il y a bien évidemment une part de déception. Nous avons toutes autant travaillé dans ce projet mais personnellement j’aurai aimé aller jusqu’au bout. Déçue aussi par rapport à mon équipe, car je leur avais annoncé la redistribution des gains sous formes de primes si nous étions lauréats, car il s’agissait d’un projet d’équipe. Malgré tout il n’y avait aucune concurrence et nous étions contentes de voir les autres gagner.

 

  • Avez-vous pu prendre contact avec d’autres candidates pour de futurs projets ?

Oui bien sûr. Je suis en contact avec Sanna Gaspard (USA), qui doit se renseigner pour les développements de ses produits en France. Elle me rendra visite au mois de décembre. Lourdes Arreola (Mexique) envisage elle aussi de venir sur Lyon quelques temps. Nous allons continuer nos échanges personnels par mail, par Skype… mais aussi intégrer en Janvier 2014 un réseau social réservé aux finalistes, à tous les membres du jury, aux lauréats ainsi qu’aux coachs des Cartier Women’s Initiative Award. Ce sera l’occasion de pouvoir solliciter les compétences d’autres personnes et de dessiner de futures collaborations.

Revenons sur les débuts d’Handishare, entreprise dont vous êtes la fondatrice depuis deux ans maintenant.

 

  •  Quelles ont été les motivations qui vous ont poussé à vous lancer ? Quelles étaient vos ambitions ?

Il y a 3 motivations :

Professionnelle : j’ai tout d’abord travaillé au sein de grands groupes (Procter & Gamble, Black & Decker…) avec des postes basés sur le commercial, le marketing, responsable grands comptes… mais aussi pour des PME avec, pour dernière expérience, un poste de directrice adjointe de la structure. Ce qui comprends des responsabilités au niveau des ressources humaines, du juridique, de l’informatique, de la gestion…etc. Cela m’a permis de développer une multitude de connaissances sur des postes divers. Cela m’a donné envie de les mettre à profit dans une structure qui serait la mienne.

Personnelle : Nous faisons beaucoup d’humanitaire avec mes enfants. Cela a débuté en 2006 par un voyage de vacances à Madagascar, qui s’est transformé en un tout autre projet : suite à mes prises de photos, j’ai pu vendre un livre à plus de 4000 exemplaires. Nous avons obtenu un bénéfice de 100 000€ que nous avons reversé à une association nommée FIDES, permettant la construction de 5 écoles à Madagascar (2 autres en vue l’année prochaine).

Je suis moi-même concernée par le handicap. Suite à un grave accident de train et quelques années plus tard d’un accident d’avion, je connais différentes maladies invalidantes qui m’ont conduit à m’engager dans ce projet.

 

  • Quelles solutions apportez-vous à vos clients ? Quel est votre cœur de métier ?

L’idée était de se dire qu’il existe beaucoup de solutions manuelles au sein des Esat et entreprises adaptées (conditionnement, fabrication, sous-traitance, espaces verts, blanchisseries, restauration…) mais finalement peu de gestion administrative externalisée, hormis les centres d’appels. La France se désindustrialise, c’est pourquoi la gestion administrative de certaines tâches, qui pouvaient être chronophages pour nos clients, est devenue une réponse à leurs besoins mais aussi aux personnes en situation de handicap qui ne souhaitaient pas effectuer des postes manuels. L’idée était de pouvoir créer une structure qui permette des reconversions de carrière, de débuter une nouvelle vie professionnelle, en leur assurant des formations dédiées à leurs besoins.

 

  • Combien de personnes font partie de l’aventure Handishare ?

11 personnes répondent aux besoins de nos clients chaque jour.

 

  • Avec quelles entreprises travaillez-vous principalement ? Grands groupes ? PME ? TPE ?

La liste pourrait être exhaustive, mais les grands groupes ont été les premiers à être intéressés par nos services afin de réduire la contribution handicap : tout d’abord Manitowoc, puis Bayer, Alptis, Casino, Renault, Seb, Total, Bouygues, Brinks, Airbus, etc…

 

  • Avez-vous de futurs projets de développement pour Handishare ?

Oui, nous avons toujours beaucoup d’idées de développement, qui se feront au fur et à mesure. Mais actuellement nous travaillons sur la création d’offres à destination des SSII sur de l’informatique plus pointue.

 

  • Quels sont les prochains évènements auxquels vous participerez ?

4 Novembre : inauguration de la structure d’Handishare, découverte de nos locaux et de nos activités pour les clients ainsi que pour des prospects. Nous sommes situés dans une zone dynamique sur le plan économique, nommée TECHLID ; qui sera porteuse de contacts.

5/6 Novembre : Les Journées de l’achat responsable à Villeurbanne

  • 5 Novembre : Stand du CTPEA de Lyon (Collectif du Travail Protégé et Adapté)
  • 6 Novembre : Stand de la Ville de Lyon (Labels : Lyon, ville équitable et durable, Entrepreneurs d’avenir).

5/6 Novembre : Le Parlement des Entrepreneurs d’avenir à Paris

21 Novembre  : Le salon des entreprises adaptées et des Esat – à la Salle des fêtes de Saint Denis Les Bourg (Ain) de 9h à 15h30

Toute l’équipe de Talentéo vous remercie pour ces précieuses informations et vous souhaite une bonne continuation dans tous vos projets !

Rencontrez un talent !

Partenariat

Partenariat

Partenariat

Partenariat

Affaires sensibles

Démocratie corinthiane : foot, bière et rock’n roll

00:00
Actuellement en live
En live !

Accéder au live