« Une personne en situation de handicap est moins performante. » « L’inclusion, c’est compliqué et coûteux. » « Le handicap, ça ne me concerne pas. » Aaah, les préjugés ont la peau dure… Le problème ? Ils freinent l’insertion professionnelle, nourrissent la stigmatisation et entretiennent la discrimination dans les entreprises, parfois sans même que l’on s’en rende compte. Avec cet article, notre objectif est clair : lutter contre les 9 stéréotypes sur le handicap les plus fréquents afin de faire évoluer la perception du handicap au travail. C’est parti !
1. « Le handicap est toujours visible »
❌ FAUX
Quand on pense « handicap », on imagine souvent un fauteuil roulant, une canne blanche ou une prothèse. En d’autres termes : un signe extérieur et reconnaissable. Or, la majorité des handicaps ne se voient pas. En France, 8 personnes sur 10 en situation de handicap ont un handicap invisible. Il peut s’agir de troubles cognitifs, psychiques, auditifs, sensoriels ou encore de maladies chroniques invalidantes comme le diabète, la sclérose en plaques, la dépression sévère ou l’endométriose.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- Élargir sa définition du handicap : Une personne en situation de handicap est une personne dont l’intégrité physique ou la santé mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, de sorte que son autonomie et son aptitude à occuper un emploi s’en trouvent compromises.
- Former les équipes aux réalités du handicap invisible : Des ateliers de sensibilisation, des témoignages ou des formats interactifs peuvent aider à déconstruire les représentations et ouvrir les consciences.
À retenir
Ce n’est pas parce qu’on ne voit rien qu’il n’y a rien. Le handicap invisible existe, et bien plus que vous ne le pensez.
2. « Recruter une personne en situation de handicap coûte cher à l’entreprise »
❌ FAUX
Aménagement du poste, temps d’adaptation, accompagnement spécifique… Quand on évoque l’inclusion, une inquiétude revient très souvent côté employeur : « ça va me coûter très cher ». En réalité, c’est une idée largement exagérée.
Tout d’abord, sachez que 80 % des situations de handicap au travail ne nécessitent pas d’aménagement ou d’accompagnement spécifiques. Par ailleurs, la majorité des aménagements sont simples et peu coûteux : ajustement des horaires, télétravail, éclairage adapté, logiciel spécifique, etc. Enfin, de nombreuses aides et financements existent (Agefiph pour le secteur privé, Fiphfp pour le secteur public, accompagnement Cap Emploi ou France Travail…). Aussi bien à destination de l’employeur que de la personne en situation de handicap.
Et surtout : ce n’est pas l’inclusion qui coûte cher, c’est l’exclusion. Le non-recours aux talents, le turn-over évitable ou encore les sanctions en cas de non-respect des obligations légales peuvent coûter bien plus à l’entreprise.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- S’informer sur les dispositifs d’aides existants : De nombreux outils sont là pour accompagner les entreprises et les travailleurs en situation de handicap.
- Changer de regard sur les aménagements : Les aménagements sont rares et souvent peu coûteux pour l’entreprise.
- Valoriser le retour sur investissement humain et collectif : Recruter une personne en situation de handicap, c’est enrichir l’équipe par la diversité, renforcer la culture managériale et participer à une dynamique plus inclusive.
À retenir
Non, recruter une personne en situation de handicap ne coûte pas cher. Les aides financières existent en nombre et les aménagements nécessaires sont la plupart du temps peu coûteux.
3. « Les personnes en situation de handicap ne peuvent pas travailler à temps plein »
❌ FAUX
Oui, le temps partiel peut être préconisé pour certains handicaps. Mais c’est loin d’être une majorité. On estime ainsi que seulement 33 % de salariés reconnus handicapés travaillent à temps partiel. Tout dépend du type de handicap, de son évolution et de l’environnement de travail. Il n’existe aucune règle générale : certains préféreront un temps partiel tandis que d’autres viseront un temps plein avec un cadre adapté.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- Proposer un cadre de travail modulable : c’est en laissant de la souplesse sur les horaires, l’organisation ou les modalités de travail que l’on rend le temps plein accessible à tous, sans fragiliser les collaborateurs.
- Évaluer au cas par cas, en lien avec les professionnels : Médecins du travail, référents handicap, Cap Emploi… Tous peuvent aider à définir la meilleure formule afin de concilier santé et performance.
À retenir
La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) ne limite pas l’accès au temps plein. Elle permet surtout de bénéficier d’un accompagnement et d’éventuels aménagements pour exercer son métier dans les meilleures conditions.
4. « Les personnes en situation de handicap s’absentent plus souvent »
🤔 PLUTÔT FAUX
Là encore, tout dépend de la situation. Oui, la qualité de travailleur handicapé (RQTH) permet de bénéficier de certaines mesures concernant l’aménagement des horaires de travail, notamment pour le suivi médical. Mais beaucoup de personnes en situation de handicap ont un état de santé stabilisé, travaillent à temps plein et n’ont pas plus d’absence que tout un chacun. Par ailleurs, lorsque le bon aménagement est mis en place, il permet de réduire les arrêts en prévenant les pics d’épuisement ou les complications.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- Adapter plutôt que subir : Un salarié bien accompagné, dont les contraintes sont prises en compte (temps de trajet, fatigue, traitements, etc.), est plus à même de maintenir une activité régulière et durable.
- Miser sur la prévention et la flexibilité : En laissant la place à quelques heures libérées pour un suivi médical ou à une organisation du travail plus souple, on évite des absences longues et imprévues.
À retenir
Oui, un suivi médical lourd ou certains handicaps peuvent mener à des absences plus fréquentes. Mais ce n’est pas le cas pour tous les handicaps. Par ailleurs, un bon accompagnement et une organisation flexible permettent de limiter le nombre d’absences.
5. « Les personnes en situation de handicap sont moins productives »
🤔 PLUTÔT FAUX
Ce n’est pas le handicap qui limite la productivité, mais l’inadéquation entre le poste et les besoins spécifiques de la personne. Quand les bonnes adaptations sont mises en place (aménagement du poste, flexibilité, outils adaptés…), les personnes en situation de handicap sont tout aussi performantes que les autres. Une étude de l’Agefiph révèle ainsi que 65 % des managers ne constatent aucune différence de performance après l’embauche d’un salarié en situation de handicap.
Comment dire adieu à ce préjugé ?
- Regarder les compétences plutôt que le handicap : Le handicap ne dit rien du niveau de productivité et de performance d’un salarié. Ses compétences, en revanche, le font.
- Concevoir un environnement de travail inclusif : Avec les bons outils, un cadre bienveillant et une culture d’inclusion, chacun peut exprimer son plein potentiel, handicap ou non.
À retenir
Les personnes en situation de handicap sont moins performantes quand on ne leur donne pas les moyens de réussir. Cependant dans un environnement adapté, le handicap n’entrave en rien la productivité.
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6. « Les personnes en situation de handicap sont toutes dépendantes »
❌ FAUX
28 % des personnes en situation de handicap en France déclarent avoir au moins une limitation fonctionnelle sévère, et seulement 10 % être fortement restreintes dans des activités essentielles du quotidien. On peut donc aisément en conclure que la grande majorité des personnes vivant avec un handicap conservent leur autonomie, notamment dans un cadre professionnel.
Et même lorsqu’un besoin de soutien ou d’aménagement se présente, cela s’intègre de manière assez naturelle dans les pratiques professionnelles. Prenons l’exemple d’un accompagnant ! Il s’agit d’un prestataire externe à l’entreprise qui sait se faire discret pour justement permettre l’autonomie du salarié en situation de handicap.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- Déconstruire cette idée : La grande majorité des salariés en situation de handicap sont autonomes.
- Proposer le bon accompagnement : Les besoins d’assistance sont rares, souvent ponctuels et surtout très spécifiques. Le bon réflexe ? Quand la situation se présente, écouter l’individu concerné afin de l’aider à retrouver son autonomie au bureau.
À retenir
Une personne en situation de handicap n’a pas besoin d’assistance constante. Elle a surtout besoin qu’on lui fasse confiance, qu’on adapte son environnement de travail si nécessaire, puis qu’on la laisse faire ses preuves comme tout autre salarié.
7. « Les personnes en situation de handicap ont des difficultés à s’intégrer dans leur équipe »
🤔 PLUTÔT FAUX
Les difficultés d’intégration ne sont pas une conséquence du handicap lui-même, mais plutôt de représentations biaisées, d’un manque d’information ou de maladresses. Lorsqu’un environnement de travail est bienveillant, ouvert et informé, l’intégration se fait tout aussi naturellement que pour n’importe quel autre collaborateur.
Dans de nombreux cas, les collègues apprécient même la richesse des parcours et les qualités humaines que peuvent apporter ces collaborateurs. En effet, 57 % des employés ayant côtoyé des collègues en situation de handicap reconnaissent un impact positif sur leur vision du sujet.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- Créer une culture de l’inclusion : Ce n’est pas à la personne en situation de handicap de « s’intégrer » seule, mais à l’équipe de créer les conditions favorables à une collaboration fluide et respectueuse.
- Former et sensibiliser les équipes : Une sensibilisation même courte sur le handicap suffit souvent à lever les appréhensions. L’essentiel est de libérer la parole, normaliser les échanges et faire tomber les tabous.
À retenir
Le handicap n’impacte pas la vie sociale. Ce sont souvent les non-dits, la gêne ou les peurs liées au handicap qui freinent les échanges, pas la personne concernée. Une équipe informée et accueillante fait toute la différence.
8. « Une personne en situation de handicap ne peut occuper des postes à hautes responsabilités »
❌ FAUX
Dans les faits, les personnes en situation de handicap sont seulement 8 % à être cadres, chefs d’entreprises ou à exercer une profession intellectuelle supérieure. Contre 21 % parmi l’ensemble des salariés. Mais ce n’est le handicap qui limite l’occupation de ces postes à responsabilités. Ce qui fait obstacle, c’est le regard porté sur les personnes en situation de handicap.
Comment dire adieu à ce stéréotype ?
- Sortir de la logique de plafonnement : On ne devient pas cadre, manager ou dirigeant en étant « valide ». On le devient parce qu’on en a les compétences. Le handicap n’invalide pas l’expertise, ni le leadership.
- Valoriser les rôles modèles : Montrer que des personnes en situation de handicap peuvent accéder à toutes les strates de responsabilité pour permettre à d’autres de se projeter.
À retenir
Le plafond de verre n’est pas dans le handicap, mais dans le regard qu’on lui porte. Une personne en situation de handicap peut parfaitement occuper un poste à hautes responsabilités si on la laisse démontrer ce qu’elle est capable de faire.
9. « Le handicap, ça ne me concerne pas »
❌ FAUX
C’est probablement l’idée reçue la plus dangereuse. Beaucoup pensent que le handicap est une réalité lointaine, que ça n’arrive qu’aux autres. Pourtant, le handicap peut survenir à n’importe quel moment de la vie, de façon brutale (accident, maladie) ou progressive (usure, troubles chroniques, vieillissement…). En France, 1 personne sur 2 sera ainsi confrontée au handicap au cours de sa vie, de manière temporaire ou durable. Et cela ne concerne pas seulement les personnes elles-mêmes, mais aussi leurs proches : un collaborateur aidant, un parent d’enfant en situation de handicap…
Par ailleurs, même si vous n’êtes pas touché directement, l’inclusion devrait être l’affaire de tous. Parce que travailler dans un environnement bienveillant, souple et accessible profite à tout le monde, pas seulement aux personnes en situation de handicap.
Comment dire adieu à ce préjugé ?
- Changer de prisme : Le handicap n’est pas un sujet « à part ». 17 % de la population est concernée, et il serait mal venu de les nier.
- Passer de la tolérance à l’inclusion : Il ne s’agit pas de « faire une place » aux personnes en situation de handicap, mais de concevoir des environnements adaptés à tous, dès le départ.
À retenir
Le handicap nous concerne tous, potentiellement, personnellement ou collectivement. Le comprendre, c’est commencer à construire une société plus juste, plus inclusive et plus résiliente.
Vous l’aurez compris, le handicap n’empêche certainement pas le talent. D’ailleurs, si vous êtes en situation de handicap et cherchez un job ou si vous recrutez de nouveaux talents, nous avons un bon plan pour vous ! Notre concept Events2Job est de retour à Lyon le jeudi 30 octobre et à Strasbourg le jeudi 6 novembre. Le concept ? Des événements différents autour du sport et de la cuisine pour permettre la rencontre autrement !
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