Les chiffres sur l’épuisement professionnel varient d’une étude à l’autre. 480 000 salariés français selon l’institut de veille sanitaire, plus de 2,5 millions selon une enquête de l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) et 3,2 millions selon le Cabinet Technologia. S’il semble compliqué de quantifier l’épuisement professionnel, ces chiffres restent tous anormalement élevés. Et ils ne cessent de croître. Il est donc plus qu’urgent d’agir. Au sein des entreprises en elles-mêmes, bien sûr, mais aussi à titre individuel en suivant ces 9 astuces pour gérer son énergie au travail. Découvrez-les sans plus tarder !
1. Comprendre ce qu’on entend par « énergie » (et pourquoi elle fluctue)
On dénombre aujourd’hui 4 types d’énergie :
- Physique : L’énergie physique découle de notre hygiène de vie : sommeil, alimentation, exercice physique, repos… Elle constitue notre « batterie de base ». Si elle est à plat, difficile de tenir sur la durée.
- Mentale : L’énergie mentale est notre capacité de concentration, d’analyse, de prise de décision. Elle est mise à rude épreuve par la surcharge cognitive, le multitâche ou les interruptions constantes. Un excès d’informations ou de sollicitations peut l’épuiser, même sans bouger.
- Émotionnelle : L’énergie émotionnelle est liée à nos ressentis, à la gestion du stress, des conflits ou des émotions. Les tensions avec un collègue, une pression constante ou un manque de reconnaissance peuvent drainer cette énergie, souvent de manière invisible.
- Motivationnelle : L’énergie motivationnelle est le carburant de notre engagement dans le travail. Un projet stimulant ou une mission permet de cultiver sa motivation. Alors qu’un manque de perspectives peut nous vider de toute envie d’agir.
Pour mieux gérer son énergie au travail, il faut d’abord savoir identifier ses sources d’énergie, dans toutes leurs dimensions. Et surtout, reconnaître les signaux faibles d’une baisse d’énergie avant qu’ils ne deviennent des alertes rouges.
2. (Re)penser son organisation quotidienne selon son niveau d’énergie
S’organiser en fonction de son chronotype
Et si le problème, ce n’était pas ce que vous faites, mais quand vous le faites ? Nous n’avons pas tous la même énergie au même moment de la journée. Certains sont ultra-efficaces à l’aube, d’autres carburent après le déjeuner. Pourtant, les journées sont souvent organisées selon des contraintes horaires figées, sans tenir compte du rythme naturel de chacun. Résultat : on s’impose des tâches complexes au pire moment, on force sur la concentration, on finit frustré et vidé.
La clé est donc d’apprendre à repérer ses pics et ses creux d’énergie. Est-ce que je me sens fatigué dès le matin ? Est-ce que j’ai du mal à me concentrer après 15h ? À quel moment de la journée suis-je le plus productif, le plus créatif, le plus à l’écoute ? Ces questions simples permettent de connaître votre chronotype. L’objectif ? Transformer vos journées en véritables blocs d’énergie. Les plages de haute concentration pour les tâches exigeantes, les moments creux pour les actions plus légères…
Limiter la surcharge cognitive
Repenser son organisation, c’est aussi éviter le multitasking. Répondre à un mail en pleine réunion, traiter une urgence en rédigeant un dossier important… Ces habitudes sont épuisantes pour le cerveau. Afin de préserver votre énergie mentale, mieux vaut donc regrouper les tâches similaires par lots, désactiver les notifications non essentielles et bloquer des créneaux sans interruption dans votre agenda.
Autre point crucial : la surcharge cognitive liée aux réunions. Réunionite aiguë, absence d’ordre du jour, enchaînements sans pause régulière… Ces temps censés faire avancer les projets finissent souvent par aspirer l’énergie. Là aussi, quelques ajustements peuvent tout changer : refuser les réunions inutiles, proposer des alternatives asynchrones (note vocale, document partagé…), planifier des pauses entre deux visios et alléger la charge mentale via des outils de synthèse partagée.
3. Adopter des routines régénératrices
Les routines bien choisies ne sont pas des carcans rigides, mais des habitudes qui régulent l’énergie. Les recherches en neurosciences et en psychologie positive l’ont montré : les routines ont un impact sur la réduction du stress, la concentration, l’ancrage émotionnel et le bien-être général. Rassurez-vous, nul besoin d’une routine de moine bouddhiste ou d’un miracle morning de 2h. Quelques gestes simples, répétés chaque jour, suffisent à faire la différence.
Le matin, par exemple, commencez la journée sans vous jeter sur votre téléphone, respirez quelques minutes en conscience, visualisez votre journée ou simplement étirez-vous en silence.
Le midi, la tentation est grande de manger devant son écran. Pourtant, s’accorder une vraie pause, même courte, permet de relâcher la tension accumulée. Sortez marcher, changez d’environnement, discutez avec un collègue ou coupez les sollicitations.
Le soir, les pensées tournent, les mails reviennent, les to-do non terminées ressurgissent… Créez un rituel de fin de journée, comme fermer votre ordinateur, ranger votre espace de travail ou écrire 3 choses positives dans un carnet, pour envoyer un message clair à votre cerveau : « la journée est terminée ». Ce simple geste favorise la récupération rapide et améliore même la qualité du sommeil.
4. Améliorer son hygiène de vie
Nous l’avons vu, l’énergie physique repose sur trois piliers fondamentaux : le sommeil, l’alimentation et le mouvement.
Commençons par le plus sous-estimé, soit le sommeil. Il ne s’agit pas seulement de dormir 7 à 8 heures par nuit, mais de dormir suffisamment bien. Un sommeil réparateur permet de régénérer le système nerveux, de stabiliser les émotions et d’améliorer les fonctions cognitives. À l’inverse, quelques nuits agitées suffisent à altérer la concentration, la mémoire, la patience et à faire fondre l’énergie comme neige au soleil. Mieux vaut donc miser sur des routines de coucher régulières, limiter les écrans le soir et éviter les stimulants tardifs.
Côté alimentation, l’idée n’est pas de suivre un régime strict, mais d’adopter une logique d’alimentation équilibrée. Des repas riches en nutriments, des collations saines, une bonne hydratation… À l’inverse, les plats trop lourds, le grignotage sucré ou les repas pris à la va-vite entretiennent des pics de fatigue, une difficulté à se concentrer et même des variations émotionnelles.
Enfin, il y a l’activité physique. Même une activité modérée, comme marcher 30 minutes par jour ou faire quelques étirements entre deux réunions, suffit à relancer la circulation, l’oxygénation du cerveau et à réduire la fatigue mentale. L’activité physique régulière est aussi un puissant régulateur de l’humeur et du stress. Elle agit comme une soupape naturelle pour évacuer les tensions du quotidien.
5. Gérer son stress au travail et ses émotions
Il y a des journées où tout semble aller de travers : un mail qui agace, une remarque mal interprétée, une pression qui monte sans prévenir… Ces situations font partie de la vie professionnelle. Mais lorsqu’elles s’accumulent sans espace pour les digérer, elles deviennent énergivores. Car le stress ne puise pas seulement dans le moral. Il pompe aussi directement dans l’énergie physique et mentale.
Apprendre à gérer son stress ne signifie pas « ne plus jamais être stressé ». C’est avant tout savoir repérer les signaux faibles, les moments où l’on commence à s’agacer plus vite, à perdre le fil, à se sentir dépassé. Et surtout, mettre en place des stratégies pour éviter qu’il s’enkyste.
Parmi les outils les plus accessibles, les techniques de méditation et relaxation tiennent une place centrale. Un exercice de respiration profonde, 3 minutes d’écoute en pleine conscience ou quelques étirements peuvent suffire à faire redescendre la pression au travail.
Retour sur un événement emploi & handicap !
6. Créer un environnement de travail énergisant
Votre niveau d’énergie personnelle est directement influencé par l’environnement dans lequel vous travaillez. Un open space bruyant, une pièce sans lumière naturelle, un bureau encombré, un télétravail vécu dans l’isolement… Tout cela agit comme un robinet qui laisse fuir votre énergie au fil des heures. À cela s’ajoute un environnement numérique parfois tout aussi épuisant : sollicitations permanentes, outils dispersés, interfaces peu intuitives…
La bonne nouvelle ? Des ajustements simples peuvent permettre d’optimiser son espace de travail :
- Lumière naturelle (ou lampe à spectre complet),
- Plantes,
- Ergonomie du poste,
- Désencombrement visuel du bureau,
- Casque anti-bruit ou playlist focus pour atténuer les distractions sonores,
- Température agréable et aération régulière,
- Objets personnels qui vous apaisent (photos, carnet…),
- Etc.
Si vous disposez de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), vous êtes également en droit de demander des aménagements de poste. Osez faire valoir vos droits !
7. Respecter ses limites et apprendre à dire non
Nous entendons souvent que l’énergie, ça se gère comme un budget. Et comme tout budget, sans fixer des limites claires, les dépenses s’envolent. Or, dans un monde où tout s’accélère, où l’hyper-disponibilité est souvent valorisée, oser poser ses limites peut sembler risqué. Pourtant, apprendre à dire non, c’est avant tout une forme d’hygiène énergétique.
Cela passe d’abord par mieux gérer son temps personnel. Ne pas répondre à vos mails le soir, refuser les réunions sur les pauses déjeuner, demander un aménagement d’horaires en lien avec votre handicap… Le droit à la déconnexion et à un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est réel.
Poser ses limites, c’est aussi clarifier ce qui est acceptable pour vous, dans votre manière de travailler, de collaborer, de vivre vos journées. Cela peut notamment être en lien avec votre handicap, d’où l’importance d’en parler le plus tôt et le plus ouvertement possible. Ces micro-décisions mises bout à bout créent une zone de sécurité mentale et émotionnelle.
8. Cultiver des relations positives au travail
Un mail sec, un conflit larvé, une remarque ambiguë ou un désaccord jamais exprimé… Même discrets, ces éléments pèsent sur l’énergie émotionnelle. Heureusement, il est possible de changer la donne. Cela commence par un bon sens de la communication : poser une question plutôt que supposer, formuler un ressenti plutôt que l’ignorer, exprimer ses besoins avec assertivité plutôt que d’accumuler de la frustration. Un désaccord exprimé calmement fatigue toujours moins qu’un non-dit qui tourne en boucle dans la tête.
Créer ou entretenir des relations de travail saines, c’est aussi maintenir le lien avec ses collègues. Un café entre deux réunions, un message pour prendre des nouvelles, une pause partagée pour recharger les batteries collectivement… Ce sont des rituels simples, mais puissants, pour renforcer le sentiment de sécurité relationnelle.
9. Développer sa capacité d’adaptation et de résilience
Dans un monde du travail en mouvement, les imprévus sont nombreux. Et apprendre à faire face à ces changements, petits ou grands, est précieux pour rebondir sans y laisser toute son énergie. C’est là qu’interviennent deux alliées précieuses : l’adaptabilité et la résilience.
Développer son adaptabilité, c’est faire preuve de souplesse mentale pour ne pas se laisser désarçonner par chaque détour du quotidien. Un agenda qui change, un projet qui prend une autre direction, une contrainte imprévue… Autant de situations qui peuvent nous stresser ou nous fatiguer inutilement si l’on tente de tout maîtriser à tout prix.
La résilience, elle, vient en soutien dans les périodes plus complexes comme une surcharge de travail, un conflit larvé… Elle permet de rebondir calmement en puisant dans ses ressources internes.
Et bonne nouvelle, ces qualités ne sont pas innées. Elles se cultivent, jour après jour.
Gérer son énergie au travail, conclusion
Travailler efficacement ne devrait jamais rimer avec s’épuiser. Et pourtant, l’épuisement professionnel touche aujourd’hui des millions de salariés, notamment les personnes en situation de handicap beaucoup plus sujettes au burn-out. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir avant d’en arriver là.
Préserver son énergie, ce n’est pas en faire moins. C’est faire mieux, en conscience, en respectant son rythme, ses besoins, ses limites. Les 9 stratégies pour éviter l’épuisement présentées au sein de cet article ne demandent pas de révolution. Juste de petits ajustements, répétés avec intention. Choisir une routine qui vous fait du bien. Dire non à ce qui vous épuise. Aménager votre espace plus sereinement. Prendre soin de votre corps comme d’un partenaire de travail. Renouer avec des relations authentiques. Et surtout : vous écouter, vraiment.
Alors, quelle sera votre première action dès demain matin ?
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