Vous êtes sûrement tenté de dire oui, mais des fois, l’histoire prouve que non. Rappelez-vous : c’était en 2012 et un beau matin, toute la toile a crié au scandale. Mickael Rivière, jeune diplômé, envoyait une incroyable vidéo sur Youtube.

Reprise d’un tube à la mode, humour douteux et chant faux, il n’en fallait pas plus pour que l’opération soit classée dans les badbuzz de l’année par le web, effaré par tant d’impertinence. Jugement un peu rapide ?

Mickael Rivière est en tout cas très vite contacté par les médias qui veulent en savoir plus. Celui-ci explique sa démarche et se défend tout d’abord d’avoir réalisé un CV en ligne : il s’agit d’une vidéo qui dénonce les difficultés d’embauche des jeunes diplômés, tout au plus. Mickaël reste sourd aux critiques et l’opération paie : à la surprise générale, un CDD lui est proposé, fin de l’histoire.

Un faux pas sur le web, un véritable badbuzz, peut-il vraiment détruire toutes vos chances de trouver un emploi ? Pas si sûr !

Nous avons contacté Mickaël Rivière, aujourd’hui community manager et junior PR chez Capcom pour lui demander de revenir sur cette expérience.

En 2012, vous chantez votre recherche d’emploi sur l’air de Call me Maybe, un tube à la mode. Vous avez avoué vous-même avoir voulu créer le buzz mais sans que cette vidéo ne soit pour autant votre CV. Quel était alors l’intérêt de faire le buzz ? Simple jeu ou vraie stratégie ?

Effectivement, j’ai voulu que cette vidéo fasse le buzz pour vraiment aborder le sujet des jeunes diplômés ne trouvant pas de travail suite à leurs études. Mais à en faire une vraie stratégie, pas du tout.

Lorsque vous avez passé des entretiens de recrutement après cette vidéo, est -ce que le sujet venait sur la table ? Sur quel ton ?

On a effectivement abordé ma vidéo mais plus en début d’entretien pour commencer l’entretien sur une bonne ambiance. Après on abordait les choses sérieuses sur le poste, mes compétences, etc.

De nombreux médias ont crié au badbuzz : faites-vous partie des gens qui pensent qu’il n’y a pas de mauvaise publicité ?

Tout dépend du contenu, je pense que si le fond part sur un bon sentiment mais que la forme laisse à désirer ce n’est pas vraiment une mauvaise publicité. C’est surtout le fond qu’il faut vraiment traiter de manière très sérieuse.

Vous avez visiblement bien vécu les critiques sur votre démarche mais qu’est-ce qui a été le plus difficile à affronter ? Quels conseils auriez-vous aimé qu’on vous donne à ce moment-là ?

Le plus difficile c’est la non-compréhension de certains internautes sur « le pourquoi du comment » et certains journalistes qui continuent à l’heure actuelle de classer ma vidéo comme étant un mauvais exemple à suivre. Pour les conseils, honnêtement je ne sais pas du tout. Le seul qu’on m’a donné c’était de supprimer la vidéo. Mais je l’ai toujours laissée car je reçois des messages venant de jeunes diplômés qui ont apprécié ma démarche et qui gardent un jour l’espoir, eux aussi, de trouver du travail.

Capcom semble avoir répondu à votre appel. Simple coïncidence ou ont-il été séduits par vos talents de chanteur ?

Alors c’est une longue histoire. Dans ma vidéo de remerciements, j’avais mentionné que je travaillais dans le milieu agricole pour ensuite enchaîner dans le domaine de l’immobilier en CDI. Je me suis trompé dans cette vidéo car j’étais en période d’essai de 6 mois avant. Puis au final cela restera un CDD de 6 mois et j’ai donc continué à chercher un nouveau job. Je connaissais déjà Capcom car j’avais effectué un stage de fin d’études et j’étais toujours en relation avec mes anciens responsables de stages. Ceux-ci m’ont contacté en septembre dernier car il y avait une opportunité de retravailler pour eux.

Quelle serait la chanson du Mickael Rivière de 2014 ?

Ce serait une nouvelle fois une chanson de remerciement ! Encore merci.

Le badbuzz : un faux-pas qui se rattrape

Pour conclure, on vous rassure : un faux pas sur le web n’est pas toujours synonyme d’ostracisme ! L’idéal reste de l’éviter pour ne pas se fermer de portes mais vous pouvez avoir des circonstances atténuantes : acte facile à relativiser, erreur de jeunesse… Mickaël a eu pour lui d’être jeune, d’avoir su se construire un réseau préalablement et d’avoir su expliquer sa démarche par la suite. De plus, sa vidéo est facile à relativiser.
Vous avez fauté ? En bonus, trois conseils pour détendre la situation après un badbuzz :

 

  1. Expliquer sa démarche
  2. Si besoin, reconnaître ses torts
  3. Ne pas censurer les critiques : soyez constructif et répondez à celles qui ne relèvent pas de la moquerie.

Et enfin… Gardez votre sens de l’humour !

Et vous, que conseilleriez-vous à l’auteur d’une candidature qui fait un badbuzz ?

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