Chaque mois, Talentéo part à la rencontre de personnes aux parcours différents pour poursuivre sa série « Travailler avec un(e) collègue en situation de handicap ». Aujourd’hui nous partons à la rencontre de M.Veyres, contrôleur de gestion, qui nous parle d’un handicap touchant une grande partie des français : la hernie discale.

Une hernie discale est une lésion sur la colonne vertébrale résultant souvent du déplacement d’un ou plusieurs disques intervertébraux. Une hernie discale se caractérise dans les faits par une vive douleur au dos résultant de la compression d’un nerf spinal due à ces déplacements. Une RQTH peut être accordée aux personnes souffrant de ce handicap.

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 45 ans, je travaille depuis 20 ans dans un grand groupe de distribution comme contrôleur de gestion. Ce poste est sédentaire et assis. Il y a 3 ans, j’ai été victime d’une hernie discale en L5 S1, accompagnée d’une sciatique. Elle s’est déclenchée en arrachant des racines d’un arbre, puis s’est aggravée certainement par le fait que j’ai continué à travailler et à faire du sport. Après avoir travaillé 2 mois debout – en mettant mon ordinateur en hauteur sur le bureau – et à la suite de 2 voyages simultanés en avion, j’ai été victime d’un début de malaise dû à la douleur, sur mon lieu de travail. Alors que certains me promettaient l’opération, je l’ai finalement évitée sur les conseils d’un neurochirurgien qui m’a conseillé de rester couché le temps nécessaire à la résorption de la hernie. Mon activité et les progrès de l’informatique me permettant de travailler à distance, je suis resté couché pendant 3 mois, m’octroyant quelques minutes de marche par jour. A l’issue de cette période j’ai repris mon travail d’abord à mi-temps puis à temps complet. La position assise reste parfois inconfortable, aujourd’hui je sais que, quoi que je fasse, je dois toujours faire attention.

Quels sont les symptômes d’une hernie discale ?

Pour ma part il s’agissait d’une hernie, appelée L5 S1, touchant le bas du dos au niveau des disques de la colonne vertébrale. La douleur part donc du bas du dos jusqu’aux orteils. C’est une douleur très vive du fait de la compression du nerf sciatique par l’inflammation du disque. Pour la détecter, outre bien sûr la douleur qui ne laissait que peu de doutes, j’ai effectué un scanner, une IRM, puis la douleur a été traitée par anti-inflammatoires, antalgiques, infiltration, kinésithérapie… Le seul remède aura finalement été le repos total couché, avec plus d’un an d’anti-inflammatoires.

Quels sont les préjugés quant à l’efficacité professionnelle ?

Je n’ai pas subis de tels préjugés, peut-être du fait de mon activité qui n’est pas basée sur la force ou la résistance, mais qui est postée, assise, et par le fait que je gère seul mes douleurs par l’automédication.

Quelles sont les difficultés réelles rencontrées au travail ?

Les difficultés dépendent bien évidement des taches demandées ainsi que des postures nécessaires à l’exécution de celles-ci. Une personne victime d’une hernie discale ne pourra plus porter de poids comme avant. De même, les postures nécessaires à une activité de jardinage ne me paraissent pas possible. Le travail imposant de longs trajets en voiture de manière répétitive peut se révéler difficilement compatible. Le poste que j’occupe assis à un bureau est possible, mais doit être géré également car ce n’est pas la posture adéquate à un mal de dos. J’ai pu m’apercevoir que j’ai moins mal au dos le week-end, même si j’effectue du bricolage, que la semaine en posture assise.

Quels sont les aménagements nécessaires ?

Pour ma part, l’aménagement a consisté à investir dans un fauteuil adapté pour mon activité professionnelle et à l’acquisition d’une ceinture de maintien pour les activités diverses.

Quel message voulez-vous transmettre aux patrons français au sujet de l’emploi des personnes souffrant de ce handicap ?

Le handicap dû à une hernie discale se gère par ceux qui en sont victimes ; après cette grosse hernie, j’ai repris mon activité professionnelle normalement, à l’aide d’un fauteuil spécialement adapté. Je joue régulièrement au tennis et effectue des travaux chez moi. Simplement aujourd’hui, je me connais mieux et suis plus à l’écoute de mon corps et de ses maux, je sais quelle limite je ne dois pas dépasser. Je fais attention lorsque je me baisse pour prendre un objet ou que je porte du poids et fais des étirements après le sport, bref une toute autre façon de vivre. Mon message est donc de dire que chacun, lorsqu’il subit une contrainte handicapante quelle qu’elle soit, devient plus fort car on se structure dans la difficulté. Tout handicap implique pour la personne qui en souffre d’être supérieure aux personnes n’ayant pas de difficultés pour atteindre leurs objectifs, ces personnes ont plus l’habitude de se battre pour obtenir la même chose que les personnes non contraintes et se renforcent mentalement, ceci peut être un critère de recrutement.

Vous êtes atteint(e) de hernie discale et souhaitez témoigner ? Vous travaillez avec une personne atteinte de ce handicap ? La parole est à vous !

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