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Tout plaquer et partir à l’autre bout du monde ? C’est le projet fou de Fiona qui a décidé de tout plaquer pour l’Australie. Plus qu’un simple voyage, c’est avant tout l’accomplissement d’un rêve et l’occasion pour elle de montrer que le handicap n’est pas un frein. Talenteo est fier de s’associer à ce beau projet ! Mais avant le départ, place à la présentation.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Fiona et j’ai 32 ans. Naturelle, spontanée (trop parfois), dynamique et très bavarde (beaucoup trop même selon certains !), je suis aussi quelqu’un de très émotive et passionnée. Autant vous dire que cette combinaison ne rend pas toujours les choses faciles.

Je suis une ancienne sportive de haut niveau en patinage artistique, un sport que j’ai pratiqué durant 12 ans. En 2003, j’ai été dotée par la vie d’une cape d’invisibilité : ce n’est pas moi qu’elle rend invisible, mais les douleurs fulgurantes qui ont commencé à arriver d’un jour à l’autre, à se répéter de plus en plus souvent et que personne ne prenait au sérieux : entraîneurs, amis, professeurs et surtout médecins !

Après 5 ans, je suis enfin légitimée ! Je vous l’avais dit, c’était pas du cinéma !
Ce n’est qu’après 5 ans de crises de moins en moins espacées et de plus en plus douloureuses, une réorientation de mes études de fac de sport, étant incapable de suivre le rythme à cause des douleurs et des blessures, ainsi qu’une tournée de consultations de médecins, que l’on m’annonce que je suis atteinte d’une Spondylarthrite Ankylosante.

On me conseille de faire une demande de reconnaissance de handicap, de reconnaissance de travailleur handicapé et de la carte prioritaire station debout prolongée pénible. C’est là que je comprends que non seulement je suis malade, mais que j’ai carrément un handicap. Et que ma cape d’invisibilité, elle le rend invisibleJ’ai donc une Handi-cape d’invisibilité ! La classe ! 

Pouvez-vous nous présenter votre projet ?

Mon projet est parti d’un rêve de voyage autour du monde. J’en rêve depuis plus de 9 ans. Mais aujourd’hui, je lui ai trouvé un sens :

  • Partir pour me chercher, me dépasser, me prouver que je peux sortir de cette zone de confort inconfortable, et j’espère, me trouver.
  • Me prouver que malgré ce handicap physique invisible mais bien présent et qui me met des barrières dans les roues, c’est faisable !
  • Mettre en avant les handicaps invisibles, sensibiliser les gens à ce sujet, faire prendre conscience que handicap ne veut pas forcément dire « visible ». Et amorcer un début de réflexion et un changement d’idées reçues sur ce sujet :

Parce que 85% des handicaps sont invisibles. Parce qu’on peut être debout et handicapé. Parce que l’invisible ne devrait pas être moins crédible. Parce que ce n’est pas parce que l’on ne voit rien qu’il n’y a rien à voir. Parce que les injustices, jugements, insultes, idées reçues, eux ne sont pas invisibles! Mais ce qu’ils provoquent en nous... si!
Ca nous poignarde de l’intérieur mais ça non plus, ça ne se voit pas ! Avec ce voyage, je veux donner l’exemple, l’espoir et l’envie à tous les porteurs d’une handi-cape d’invisibilité de se dépasser pour réaliser leurs rêves !

Comment vous est venue cette idée ?

Comme je le disais, depuis 9 ans aujourd’hui, j’ai un rêve… Partir voyager en sac à dos à la découverte de nouveaux pays, de nouvelles cultures, de nouvelles personnes… Ne me sentant déjà pas à ma place depuis des années dans cette société, sans vraiment savoir pourquoi. Une chose est sûre, je suis rebutée par la norme que l’on essaye de nous imposer :  « metro-boulot-dodo-mariage-enfant-maison-monospace-poisson rouge… »

Grâce à une rencontre fortuite avec une jeune femme qui m’écoutait un soir parler de mes doutes concernant ce voyage à un ami commun et qui a su trouver les mots, j’ai eu LE déclic qu’il me manquait… Presque sur un coup de tête, ce soir la, j’ai pris ma décision : J’ai décidé de tout plaquer pour partir voyager en sac à dos et en stop ! 

Voyage Fiona : J’ai l’impression de passer à côté de ma vie. Je ne me sens pas utile, étant pourtant infirmière. Je ne suis pas épanouie. Parce que mon travail ne me plait plus. Parce que je ne suis pas heureuse dans mon quotidien, dans mon mariage. Ce n’est pas la vie que je veux... La seule chose qui me fait me sentir bien, en dehors de passer des moments avec mes amis et ma famille, c’est les voyages...

Comment s’est déroulée votre préparation ?

J’ai effectué de nombreuses recherches pour préparer mon voyage. Ça m’a pris énormément de temps. Malgré le nombre d’heures que j’y passais, j’avais du mal à me décider sur les endroits, savoir les meilleurs moments pour y aller, les différentes réglementations, combien de temps rester dans chaque pays etc…

Concernant le projet sur le handicap invisible, il est venu se greffer ensuite. Ce n’est qu’une fois l’organisation du voyage bien avancée que j’ai commencé à réfléchir plus précisément à ce que je voulais faire, et comment je pouvais le mettre en place.

J’ai proposé mon projet sur deux grosses plateformes de crowndfunding, qui l’ont refusé parce que « bien que porteur d’un très beau message et partant d’une bonne intention, les donateurs ne s’y identifieront pas et donc ne se mobiliseront pas derrière ce projet pour créer une communauté active autour de celui ci ». Encore une triste preuve que le handicap n’intéresse pas, surtout lorsqu’il est invisible.

Mais il suffit d’un appel téléphonique, et qu’une personne vous dise qu’elle croit en votre projet et s’engage avec vous comme partenaire principal pour vous rebooster et vous donner envie de vous investir à fond pour que ce projet soit à la hauteur de la confiance que l’on y accorde.

Voyage Fiona

Quelles ont été les difficultés rencontrées lors de la mise en place de ce projet ?

Clairement, la principale difficulté concernant l’organisation de mon voyage a été de trouver les informations nécessaires sur les différentes démarches à faire en tant que personne porteuse d’un handicap. Cela concernait mes traitements, les législations des différents pays vis à vis des traitements, les pays ayant des accords passés avec la CPAM, la possibilité, de se procurer les traitements sur place ou pas. À ce jour je n’ai toujours pas réglé ce problème et personne ne sait quoi le dire, que ce soit la CPAM où les rhumatologues que j’ai vus.

Mes injections se conservent au frais, et partant en sac à dos et en stop, je n’ai pas la possibilité de les conserver à la bonne température car je changerai souvent d’endroit et marcherai souvent plusieurs heures en plein soleil.

Concernant mon projet sur le handicap invisible, la principale difficulté est le manque de visibilité. J’ai du me débrouiller avec simplement mes réseaux sociaux, mes contacts, mon entourage, mes connaissances pour essayer de faire connaître mon projet, d’en faire parler, de le faire partager, et de toucher des personnes concernées.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Continuer à essayer de faire connaître mon projet, de lui donner de la visibilité, trouver de nouveaux partenaires voire des sponsors, et continuer à promouvoir la cagnotte pour pouvoir mettre en place les différentes actions prévues.

J’interviewerai des personnes croisées au hasard durant les 6 mois de ce voyage sur leur vision du handicap en leur posant 4 questions précises et en ferai un bilan statistique à la fin de ce périple.

J’irai aussi à la rencontre de soignants et d’associations, mairies et autres afin de savoir comment est traité le sujet du handicap dans les différents pays.

Si ce projet fonctionne j’envisage pourquoi pas de réaliser un guide sur « comment bien voyager en étant atteint d’un handicap ».

Un conseil à nos lecteurs hésitant à se lancer ?

Ce n’est pas évident parce que c’est toujours plus facile à dire qu’à faire mais maintenant que je suis dans la phase « faire » je dirais que quand on hésite à se lancer, il faut se poser une question : « Est ce que je suis vraiment heureux ou est ce que je suis juste dans une situation confortable et rassurante ? »

Et pour finir, ça va faire très cliché mais cette chanson et son clip ont été un électrochoc pour moi et m’ont fait me dire :« ok, un jour, c’est sur, je vais le faire ». Il s’agit d’une chanson d’Avicii, The Nights, dont les paroles disent ceci :

He said « One day you’ll leave this world behind, So live a life you will remember

Ce qui veut dire :

Il a dit « Un jour tu laisseras ce monde derrière toi, donc vis une vie dont tu te souviendras

Voyage Fiona
Sur ces belles paroles, nous vous donnons rendez-vous dans quelques semaines pour suivre la suite des aventures de Fiona ! N’hésitez pas à réagir sur toutes nos plateformes.

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