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L’intégration du handicap en entreprise repose sur de nombreux acteurs, mais aussi un maillon essentiel souvent méconnu : les assistantes sociales. Au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), elles jouent un rôle central pour accompagner les salariés en situation de handicap et favoriser leur inclusion durable.
Nous avons rencontré dix professionnelles passionnées par leur métier : Sonia RIEUSSET et Nicole ANTOINE (CEA Cadarache), Arielle LUISELLI (CEA Marcoule), Delphine CHERVET-LEGER (CEA de Valduc), Hélène MAZOYER, Agnès BAFFOIGNE et Ghizlane FILALI MOUHIM (CEA Grenoble) ainsi que Caroline CHEVALIER LE LAN, Caroline LACROIX-LAGRANDEUR et Coralie TRAN (CEA Paris-Saclay). Elles nous expliquent comment leurs missions contribuent à faire du CEA un lieu de travail inclusif.
Un rôle d’écoute et d’accompagnement confidentiel
Au CEA, le rôle des assistantes sociales est avant tout d’offrir un espace d’écoute neutre, bienveillant et confidentiel. Chaque salarié peut solliciter leur aide face à des difficultés personnelles ou professionnelles impactant son quotidien.
« Nous accueillons, écoutons, analysons, orientons et accompagnons les salariés dans leurs démarches, qu’il s’agisse de santé, handicap, logement, famille ou budget. Notre intervention repose toujours sur la libre adhésion et le respect du secret professionnel », rappelle Hélène MAZOYER.
Grâce à cette posture, elles instaurent une relation de confiance permettant aux salariés d’exprimer leurs besoins et de trouver des solutions adaptées. Cet accompagnement peut se faire en présentiel, par téléphone, en visioconférence, voire à domicile lorsque la situation le nécessite.
L’accompagnement des salariés en situation de handicap
Lorsqu’un collaborateur en situation de handicap intègre le CEA, l’assistante sociale devient un point d’appui essentiel. Elle l’informe des dispositifs internes (ACAS, ALAS, Malakoff Humanis, aides prévues par l’accord handicap), facilite l’accès aux aménagements de poste et l’accompagne dans ses démarches auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH).
« Notre mission est d’aider le salarié à exprimer ses besoins et à formuler ses attentes, puis de confronter ces demandes à la réalité de l’entreprise, en collaboration avec les acteurs internes », souligne Delphine CHERVET-LEGER.
Cet accompagnement vise à sécuriser le parcours professionnel et à faire du salarié un acteur à part entière de son intégration.
Lever les freins à l’intégration
L’arrivée dans une nouvelle équipe peut être source d’obstacles : la méconnaissance des droits, le manque d’information sur les interlocuteurs, les difficultés liées aux aménagements, et parfois aussi le regard des collègues, surtout en cas de handicap invisible. Certaines personnes hésitent également à se déclarer en situation de handicap par crainte d’être stigmatisées ou freinées dans leur carrière.
Dans ces cas, l’assistante sociale joue un rôle déterminant : elle aide à verbaliser la situation, à communiquer auprès de l’environnement professionnel et à trouver une légitimité dans le collectif.
« Notre accompagnement a pour objectif de passer le cap « d’oser » parler pour ne pas porter seul le handicap. » Nous indique Sonia RIEUSSET.
Accompagner l’évolution du handicap en cours de carrière
Le handicap n’est pas figé : il peut évoluer et impacter différemment le quotidien du salarié au fil du temps. Dans ces situations, les assistantes sociales proposent des entretiens confidentiels pour analyser l’impact, qu’il s’agisse d’une perte d’autonomie, de douleurs ou de nouvelles contraintes.
Elles accompagnent ensuite le collaborateur dans la réévaluation de ses droits auprès de la MDPH, que ce soit pour obtenir une carte mobilité inclusion, une prestation de compensation du handicap, ou encore des aides techniques et humaines. Elles jouent également un rôle clé pour prévenir la désinsertion professionnelle, en travaillant avec les ressources humaines et la médecine du travail sur d’éventuelles reconversions ou reclassements.
« Avec l’accord du salarié, nous croisons nos regards avec ceux des autres professionnels afin d’apporter des réponses sur mesure et adaptées à ses besoins », précisent les assistantes sociales de Saclay.
Une collaboration étroite avec les acteurs de l’entreprise
L’accompagnement social ne se fait jamais seul. Les assistantes sociales du CEA sont en lien avec : la médecine du travail, la mission Handicap avec les dispositifs spécifiques, les managers et les ressources humaines pour les adaptations de poste pour les personnes.
Ainsi, elles contribuent à la coordination nécessaire entre tous ces interlocuteurs, garantissant une prise en charge globale. Cette coopération est essentielle pour créer des conditions de travail adaptées et pérennes.« Cette richesse d’analyse de situation permet une adaptation du poste et de son environnement de travail, individualisée et personnalisée. » Nous précise Sonia RIEUSSET.
Une évolution positive
Lorsque nous leur posons la question de la prise en compte du handicap au CEA, toutes soulignent une véritable évolution ces dernières années. Les mentalités changent : il y a moins de peur face à la différence et les comportements discriminants reculent. La politique d’inclusion s’est renforcée grâce aux accords QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) et AITH (Accord en faveur de l’emploi et de l’Insertion professionnelle des Travailleurs Handicapés au CEA 2024-2026), qui ont favorisé la communication et la sensibilisation.
Au CEA, l’accompagnement social occupe aujourd’hui une place centrale dans la politique handicap. En offrant un espace d’écoute, en accompagnant les démarches administratives et en coordonnant les acteurs internes, les assistantes sociales contribuent à sécuriser les parcours professionnels et à faire du salarié un acteur de son intégration. Leur rôle dépasse l’accompagnement individuel : il participe activement à une culture d’entreprise plus inclusive, où chaque personne, quelle que soit sa situation, peut laisser ses compétences s’exprimer.
Les témoignages de Sonia RIEUSSET, Nicole ANTOINE, Arielle LUISELLI, Delphine CHERVET-LEGER, Hélène MAZOYER, Agnès BAFFOIGNE, Ghizlane FILALI MOUHIM, Caroline CHEVALIER LE LAN, Caroline LACROIX-LAGRANDEUR et Coralie TRAN le montrent : l’assistante sociale est bien plus qu’un soutien ponctuel. En effet, elles sont un maillon essentiel du dispositif handicap du CEA, un relais humain indispensable entre le salarié et l’entreprise, et un acteur clé de l’inclusion.
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