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Nous en sommes convaincus, la BD est un excellent moyen de sensibiliser au handicap. Talentéo a rencontré Héloïse Chochois, auteure et illustratrice de « La Fabrique des Corps ». Focus sur un talent !
Pouvez-vous nous parler de vous et de votre travail ?
Je suis illustratrice spécialisée dans l’illustration scientifique. J’ai fait des études d’Arts appliqués à l’École Estienne. D’abord un DMA (Diplôme des Métiers d’Arts) où j’ai appris à mettre en scène et à raconter des histoires par l’illustration. C’est là que j’ai été amenée à faire de la bande-dessinée pour la première fois !
J’ai par la suite enchaîné avec un DSAA (Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués) en design d’illustration scientifique. Dans cette formation nous apprenons à communiquer la science en dessin, à travailler avec des scientifiques et à adapter notre langage selon le public ciblé.
La « Fabrique des corps » traite de l’amputation, et de la médecine de manière plus globale. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire cette BD ?
Pour cet ouvrage, j’ai travaillé en lien avec les éditeurs de la collection Octopus, Boulet et Marion Amirganian. Ce sont les prothèses qui nous ont intéressés dans un premier temps : l’humain réparé. Puis nous avons élargi la thématique d’un côté avec le thème de l’amputation et de l’autre l’augmentation humaine.
Que pouvez-vous nous dire sur cette BD ?
C’est une bande-dessinée mettant en avant les amputations et les prothèses. Ces thèmes sont abordés au travers de l’histoire du personnage principal qui après un accident se retrouve amputé d’un bras. Il se réveille par la suite dans un univers étrange et se laisse guider par Ambroise Paré. Ce dernier lui fournit des informations historiques et techniques sur quatre grandes thématiques : amputations, membres fantômes, prothèses et humains augmentés.
Nous avons trouvé ces sujets très riches et malheureusement extrêmement sous-représentés, c’est pourquoi nous nous sommes lancés dans l’aventure !
L’histoire se construit donc autour de deux axes. D’un côté la réalité : le parcours du personnage dans cette épreuve, sa reconstruction physique et psychologique. De l’autre une partie plus onirique, théâtre de la transmission des informations plus scientifiques.
Cette BD est tout public, l’avantage du dessin c’est que les scènes qui pourraient être assez dures graphiquement sont adoucies. La fiction est ainsi une porte d’entrée merveilleuse pour parler de la science !
De plus, et je pense que c’est aussi la volonté de la collection Octopus, ce serait formidable si nous parvenions à intéresser non seulement un public concerné mais aussi plus large.
Nous souhaitons porter l’attention des gens sur des thèmes auxquels ils ne se seraient jamais intéressés par eux-même !
Pensez-vous qu’il est nécessaire de vulgariser la médecine pour la faire comprendre ?
Je pense qu’il est nécessaire d’adapter le contenu et sa présentation à notre audience. Nous ne pouvons pas parler de la science de la même manière à un scientifique qui travaille sur le thème depuis 30 ans qu’à un néophyte.
Cela fonctionne de la même manière pour le langage graphique : il faut adapter son dessin au public ciblé.
D’après-vous est-il possible de vulgariser le handicap pour le rendre plus « accessible » ?
Je pense qu’on ne parle pas assez du handicap, notamment dans les milieux professionnels, mais aussi dans la vie de tous les jours. Une plus grande communication pourrait rendre plus accessible ces thématiques et briser certains préjugés. En tout cas je l’espère !
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Illustrations : © Éditions Delcourt, 2017 - Chochois
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