Chaque mois, Talentéo porte un coup de projecteur sur le handicap au travail pour poursuivre sa série « Travailler avec un(e) collègue en situation de handicap ». Focus aujourd’hui sur la dyspraxie.
Qu’est-ce que la dyspraxie ?
La dyspraxie est un handicap de la famille des troubles « Dys », comprenant aussi la dyslexie et la dysphasie. Comme ses deux handicaps sœurs, la dyspraxie résulte de troubles cognitifs, cependant ceux-ci se manifestent au niveau moteur. En résumé, être atteint de ce handicap peut s’apparenter à vivre au quotidien avec des gants de boxe et des chaussures de ski : le principal symptôme chez l’adulte est donc la maladresse.
Les premiers travaux sur ce handicap datent de 1964 et prirent place en France. Cependant, ce n’est qu’avec la loi sur l’accessibilité de 2005 que l’on se mit à réellement prendre conscience de ce handicap du fait des discussions qu’il a suscité au sein du système scolaire.
Quelle part de la population est atteinte de dyspraxie ?
On estime que 6 % de la population mondiale est atteinte de dyspraxie. Cependant, comme pour la dyslexie ou la dysphasie, on parle souvent de la dyspraxie comme étant un handicap majoritairement répandu auprès d’une population infantile.
Cette répartition ne vient pas d’une quelconque nouveauté de celui-ci mais bien de la mise en place très récente de dispositifs de diagnostiques. Ainsi très peu d’adultes dyspraxiques en sont conscients.
Quelles sont les personnalités atteintes de ce handicap ?
- Daniel Radcliffe, acteur ayant notamment interprété « Harry Potter »
- Florence Welch, chanteuse dans le groupe « Florence + The machines »
- Jean Dujardin, acteur
- Albert Einstein, physicien
- Winston Churchill, homme politique
Quels sont les préjugés les plus courants quant à l’efficacité professionnelle des personnes atteintes de Dyspraxie ?
Le préjugé dont une personne atteinte de dyspraxie est le plus souvent l’objet est la confusion entre handicap cognitif et déficience intellectuelle. En effet, celui-ci provoquant des retards d’apprentissages, une personne en étant atteinte aura souvent éprouvé des difficultés durant sa scolarité. Et malgré une forte capacité de compensation, il se peut que cela persiste à l’âge adulte. Ces caractéristiques sont en réalité dues à une altération de la capacité motrice à effectuer de manière automatique des mouvements déterminés. Pour résumer, chaque apprentissage demande beaucoup plus de concentration qu’il en demanderai pour une personne valide, et devient très difficilement un automatisme.
Quels sont les symptômes courants que l’on retrouve dans le monde du travail ?
Les symptômes les plus courants sont :
- Troubles du développement moteur : ceux-ci se caractérisent par une maladresse ainsi que des difficultés à coordonner ses mouvements.
- Une dysgraphie, qui se résume par des difficultés à écrire à la main, qui peuvent se répercuter sur l’orthographe.
- Troubles oculaires de type moteur : une personne atteinte de ce handicap aura du mal à suivre les lignes lors de la lecture et ainsi prendra plus de temps à lire.
- Troubles de la parole : un dyspraxique peut souffrir d’apraxie, ce qui provoque des difficultés d’élocution.
- Des difficultés à se positionner dans le temps.
- L’organisation est un véritable souci pour les dyspraxiques. Ainsi, ils peuvent avoir des difficultés notoires concernant le rangement. Ces problèmes organisationnels peuvent se manifester dans l’ensemble des tâches manuelles
Comme pour les autres troubles « dys », les symptômes et leur intensité varient d’une personne à l’autre. C’est pourquoi lors de l’intégration d’une personne dyspraxique au sein d’une équipe de travail, il est important de discuter des besoins en termes d’aménagement qui s’avèrent souvent minimes.
Quelles sont les réelles difficultés des personnes atteintes de dyspraxie dans leur travail ?
Les réelles difficultés se trouvent surtout dans les apprentissages de nouvelles actions qui sont souvent longs. Une personne dyspraxique aura également du mal à effectuer des gestes nécessitant une grande minutie. Dans certains cas il peut s’agir de difficulté d’élocution et surtout d’articulation, en effet certaines syllabes peuvent être difficiles à prononcer du fait d’une apraxie. Une forte fatigue en cas de lecture continue peut également se manifester.
Pour compenser ces difficultés, les aménagements se résument très souvent à expliquer et ordonner les tâches qui sont confiées, mais aussi privilégier l’utilisation de l’outil informatique à l’écriture manuelle. D’ailleurs, de nombreux logiciels ergonomiques existent pour compenser ce handicap, avec notamment des logiciels de lecture vocale qui permettent de soulager la concentration du collaborateur. Souvent, il s’agit simplement d’opter pour une police d’écriture facilitant le suivi des lignes. Lorsqu’il s’agit d’une apraxie, il ne faut pas hésiter à encourager la personne en situation de handicap à employer des synonymes.
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