Découvrez les réponses de Marie-Charlotte Tarcy, infirmière chez Cegid, à notre interview. Quel est le rôle d’un(e) infirmier(e) ? Parle-t-on facilement de ses soucis de santé à son entreprise ?
Cette interview est un ajout à l’article Comment gérer le handicap en entreprise ? Le cas Cegid.
Marie-Charlotte Tarcy, vous êtes Infirmière chez Cegid. Quel est votre rôle précisément ?
En tant qu’infirmière de santé au travail, je reçois les salariés présentant une RQTH (Reconnaissance Qualité de Travailleur Handicapé), soit dans le cadre d’une visite médicale, soit dans le cadre d’un entretien de suivi, souvent demandé par le médecin du travail. Cette pratique professionnelle est soumise au secret médical, ce qui permet aux collaborateurs une plus grande liberté d’expression concernant leurs problèmes de santé. Ces personnes sont souvent face à des difficultés professionnelles ou personnelles ayant un retentissement temporaire ou définitif sur leur santé.
Les salariés vous parlent-ils facilement de leurs soucis de santé ?
Il est très rare que les salariés ne souhaitent pas parler de leurs soucis de santé. Nous sommes là pour les accompagner dans leurs difficultés et trouver les meilleures solutions pour leur permettre de travailler dans les meilleures conditions possibles.
Dans quels cas ne faut-il jamais entamer de démarche de reconnaissance en qualité de travailleur handicapé ?
Si cela n’émane pas d’une démarche personnelle !
Imaginons qu’un(e) des salarié(e) de CEGID vienne vous voir en se plaignant de problèmes de santé récurrents, comme une pathologie dorsale, ou une maladie chronique. Comment réagissez-vous ?
La première des choses est de privilégier l’écoute. Il faut prendre le temps de comprendre la problématique qui nous est présentée. Suite à cette première approche, la personne pourra être orientée vers un spécialiste compétent dans la prise en charge de sa pathologie, donc un médecin spécialiste, qui viendra apporter son diagnostic médical. Ce diagnostic permettra d’évaluer l’éventuel impact sur le travail au quotidien. C’est seulement ensuite, en fonction de cet impact, que nous pourrons commencer à expliquer au collaborateur l’intérêt d’une RQTH. Cette démarche prend souvent du temps, car elle implique une réelle prise de conscience de la personne de ses difficultés, et une acceptation de l’étiquette « HANDICAP » qui parfois fait peur. En tant qu’infirmière, mon rôle est d’être attentive et objective lorsqu’un salarié vient me confier une difficulté, afin que je puisse disposer d’une vision la plus juste possible de la situation. L’établissement du diagnostic sera le rôle du médecin. La démarche de RQTH ne peut être qu’à l’initiative du salarié. Par contre, celui-ci peut compter sur un accompagnement et un soutien de ma part.
Quels types d’actions mettez-vous concrètement en place au titre du maintien dans l’emploi chez Cegid ?
En tant qu’infirmière de santé au travail, je fais partie de la mission handicap. A ce titre, je participe à la politique handicap de l’entreprise, et tout particulièrement aux actions mises en place dans le cadre du maintien dans l’emploi. Mon rôle ? Celui d’un relais actif entre le salarié, la chargée de mission handicap, et le médecin.
J’interviens directement pour organiser les études de postes, programmer des visites si nécessaire pour formaliser des aménagements… J’essaye de comprendre de manière objective la situation du salarié pour pouvoir proposer les solutions les plus adaptées et améliorer ses conditions de travail au quotidien. Je suis aussi attentive aux personnes n’ayant pas de RQTH, mais présentant des problèmes de santé importants pour agir si besoin. La prévention doit faire partie de nos priorités.
Il témoigne !
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