Le 24 mars dernier, nous apprenions le report officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, au plus tard à l’été 2021. Si le report des Jeux Olympiques a largement été relayé par les médias, c’est beaucoup moins le cas des Jeux Paralympiques. Talentéo donne la parole aux athlètes concernés pour connaître leur ressenti et continuer à rendre visible cet événement ! 

Dans ce troisième épisode, Talentéo est parti à la rencontre de Vincent Boury, médaillé aux Jeux Paralympiques de Pékin 2008 en tennis de table.

Comment et quand avez-vous appris le report des Jeux Paralympiques ?

Je l’ai appris par l’intermédiaire d’un site sportif. A titre personnel, je m’en doutais fortement parce qu’on avait déjà entendu le report et l’annulation d’un certain nombre de compétitions sportives. On voyait monter en puissance sur toute la planète, les problématiques de la pandémie du Covid-19.

Quel est l’impact sur votre préparation et votre calendrier en vue des Jeux Paralympiques de Tokyo ?

Toutes les compétitions de l’année à partir de février ont été reportées puis annulées. Du coup, l’ensemble des rencontres de référence pour être qualifié puis sélectionné n’ont pas eu lieu. Dans ma discipline, nous avons un processus de qualification et de sélection au niveau national puis international. Au moment de l’annonce des reports des Jeux Paralympiques, cela n’était pas encore arrêté.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’interrogation de savoir comment cela va se passer pour l’après confinement. D’autres processus de qualifications sont-ils prévus ? Les personnes qualifiées vont-elles être maintenues lors de la reprise de la saison ?

Comment avez-vous adapté votre préparation avec le confinement ?

Au delà de l’annulation des compétitions majeures, le confinement a eu un impact sur mes entraînements. Depuis mi-mars, je n’ai pu faire aucun entraînement en salle. N’ayant pas table de ping pong à la maison, je compense en faisant de l’entretien physique et de la musculation. 

Cela reste limité, car le tennis de table c’est un sport où l’entrainement se fait avec des partenaires, des joueurs et des entraineurs. Nous ne savons pas encore à quel moment cela va être possible de rependre, quelles structures d’entraînement seront autorisées à ouvrir.

Quelle sera la première chose que vous ferez une fois déconfiné ?

Je vais rencontrer ma famille, mes amis. C’est quelque chose qui me manque beaucoup actuellement, même s’il y a beaucoup de possibilités virtuelles avec tous les outils comme les téléphones ou les systèmes de visio-conférence tels que Skype. La rencontre avec les personnes reste très importante.

Un mot ou un conseil pour cette période ?

En ce qui me concerne, je tente toujours de prendre le bon côté de ce qu’il nous arrive. Déjà, se savoir en bonne santé nous-même et nos proches c’est une bonne nouvelle et ça aide à garder le moral. Cela passe aussi par une discipline. Il ne faut pas se relâcher en termes de gestes barrières, de confinement, même si pour certains cela peut sembler long. Il faut rester prudent.

Et puis, profiter du temps tout simplement. Faire des choses qui nous font plaisir. Personnellement je lis plein de livres que j’avais garder de côté depuis pas mal d’années. Ce sont aussi des petits plaisirs qui font du bien dans la journée. J’essaye de passer du temps au téléphone avec mes proches pour garder du lien, discuter, échanger. Aussi, c’est l’occasion de recontacter des personnes avec qui nous avons perdu le contact. En résumé, d’entreprendre une démarche positive.

Je m’interdis de passer trop de temps devant la télévision. Je ne suis pas très fan des informations qui sont en général anxiogènes. Il faut prendre le recul dans tout ce qu’il se passe et prendre le bon côté des choses, toujours. Chaque jour, je tente de réaliser une action positive. J’ai une routine depuis des années de me dire à la fin de la journée : qu’est-ce qu’il s’est passé de sympa dans ma journée ?

I have a dream : c’est quoi votre rêve pour 2021 ?

Mon rêve va bien au-delà des Jeux Paralympiques de 2021. Je rêve qu’on sorte de cette crise et qu’en 2021 on ait appris et échangé sur beaucoup de points. Nous nous rendons compte que, contrairement à ce qu’affirmait certaines personnes, l’économie mondiale peut s’arrêter. Il y a beaucoup d’initiatives solidaires, hyper positives, qui sont en train de naître. Des personnes trouvent des vocations par cet intermédiaire.

Nous construisons des habitudes où nous sommes dans le lien, la solidarité et l’entraide. J’espère que toutes ces actions locales vont perdurer pour garder cet état d’esprit de partage et de bienveillance.

Comment vous suivre et vous soutenir ?

J’ai été retenu pour être un ambassadeur du sport et j’ai commencé à poster quelques vidéos sur Youtube. A l’origine, cette initiative vient du département de l’Essonne. Ils ont choisi une vingtaine de sportifs, tous sports confondus, pas forcément des stars mondiales. Nous sommes sollicités pour intervenir dans les écoles, des centres pour jeunes en difficulté, des quartiers ou des entreprises. Nous souhaitons communiquer à travers les valeurs du sport qui sont le dépassement, la solidarité, le respect de soi, le respect des autres.

En cette période de confinement, comme nous ne pouvons pas nous voir, nous avons lancé cette série de vidéos. Nous parlons par exemple de livres ou d’exercices physiques. Pour ma part, je suis parti sur la notion de faire plaisir et de ne pas oublier de prendre le temps de vivre.

 

 

Merci à Vincent Boury pour cette interview. Nous vous donnons rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode. Continuez à rendre visibles les Jeux Paralympiques en partageant cet article !  

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