Les troubles psychiques concernent près de 20 % de la population. Empreints d’idées reçues, ils conduisent parfois les personnes concernées à être ostracisées. Une situation qui pourrait changer grâce à quelques aménagements.
Troubles de l’humeur, anxieux, du comportement alimentaire, psychotiques, addictions, schizophrénie… Chaque année, ces pathologies touchent 1 Français sur 5, soit 13 millions de personnes. Évidemment, cela n’est pas sans conséquences.
D’un côté, selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), victimes de la stigmatisation, ils ont 2 à 3 fois plus de risque d’être au chômage. D’un autre, ces troubles psychiques, reconnus comme handicap depuis 2005, représentent 20 % des arrêts-maladie et constituent 28 % des arrêts-maladie de longue durée. La lutte contre les préjugés et le maintien dans l’emploi apparaissent donc comme deux enjeux majeurs.
Sensibilisation dans le monde professionnel
« Les personnes vivant avec un handicap psychique ne peuvent pas travailler », « elles peuvent être violentes », « handicap mental et handicap psychique, c’est la même chose »… Les préjugés sur le handicap psychique ne manquent pas.
Comme le font nombreux acteurs du secteur du handicap grâce à des outils souvent ludiques, toutes ces affirmations erronées peuvent être mises à mal à travers des actions de sensibilisation. Cela peut être une vidéo comme celle proposée par @talentegal, ou encore un jeu comme La Bonne Aptitude, que l’association PEP71 organise au sein des entreprises. « Comprendre la spécificité de fonctionnement de l’autre peut amener à éviter bien des difficultés au sein d’un collectif de travail. Cela permet également de prévenir bon nombre d’arrêts maladie. »
Atteste Etienne Girod, Chef d’un service d’insertion au sein des PEP 71, associations départementales œuvrant pour l’inclusion.
Adaptation aux besoins du salarié
Le deuxième enjeu reste le maintien dans l’emploi. Pour ce faire, il existe des parcours adaptés au sein des PEP 71.
Messidor insère, elle aussi, en emploi des personnes souffrant de troubles psychiques en leur offrant un parcours de transition avec un travail rémunéré. Les personnes choisissent des activités de service, au contact de la clientèle. Que ce soit dans des établissements de transition (ESAT ou EA) ou directement en entreprise avec le job coaching, un emploi accompagné.
« La phase préparatoire vise à rechercher avec la personne non plus ce qu’elle sait faire, mais ce qu’elle peut faire. Cela à partir de ses seules compétences mobilisables sur le moment. »
Explique Christophe ALLEMAND, chargé de mission, ou job coach. Il ajoute que « le candidat est conduit à accepter un parcours potentiellement différent de celui qu’il a connu avant la maladie psychique, en particulier s’il a fait des études ».
La méthode ClubHouse, créée aux Etats-Unis en 1948, quant à elle, vise à un rétablissement global de la personne.
D’ici 2025, 5 nouveaux établissements s’ajouteront aux 5 déjà présents en France. Ces lieux sont des espaces de socialisation et d’activités menant vers l’intégration. Pour les membres qui le souhaitent, un parcours d’accompagnement vers l’emploi personnalisé sera proposé.
Une nécessaire adaptation de la part des entreprises
Les collaborateurs et managers n’ont pas toujours les clés pour accueillir un salarié en situation de handicap psychique de retour après un arrêt-maladie. Selon le baromètre Malakof Humanis, en 2022, la durée moyenne des arrêts longs était de 97 jours. Une moyenne due à la fois au vieillissement de la population active et à l’augmentation des arrêts pour motifs psychologiques. En effet, ceux-ci sont généralement deux fois plus longs que les autres.
Ainsi, les entreprises peuvent envisager certaines actions pour assurer un retour du salarié dans les meilleures conditions.
Il peut y avoir un aménagement du poste. Cela signifie une adaptation des horaires voire des modifications dans la fiche de poste en elle-même. L’entreprise peut également proposer une sensibilisation au handicap psychique auprès des collègues du salarié. Celle-ci peut d’ailleurs s’accompagner d’un tutorat. Grâce à ce dernier aménagement, si les personnes en situation de handicap ont un besoin ou un problème, elles peuvent se rapprocher de leur tuteur. Ce dernier est le plus souvent formé par une structure externe, notamment aux premiers secours en santé mentale.
Toutes les personnes atteintes de troubles psychiques ne sont pas forcément handicapées par les symptômes. En effet, parfois stabilisés, ils ne gênent en rien le salarié dans sa vie sociale et professionnelle. Contrairement et d’autres types de handicap, ces troubles psychiques ne sont pas nécessairement définitifs.
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