Wheelcome est un incontournable de la blogosphère ! Charlotte, 24 ans, parisienne, dépeint ses aventures et mésaventures avec son fauteuil roulant. Talentéo a eu le plaisir de l’interviewer.

Photo de Charlotte, auteure du blog Wheelcome, "itinéraires d'une jeune parisienne en fauteuil roulant"De ses mésaventures en train au déménagement, Charlotte nous fait partager sa vie quotidienne de jeune parisienne en fauteuil roulant. Sur son blog, Wheelcome, elle dépeint des situations avec humour et raison, posant souvent des questionnements lourds de sens derrière des situations quotidiennes. Du regard porté au handicap à l’accessibilité, nous ne pouvons nous empêcher de réagir face à cette plume affûtée. Nous sommes partis à la rencontre de Charlotte qui continue de faire connaître son blog frais et joyeux.

Wheelcome ou « l’itinéraire d’une jeune parisienne en fauteuil roulant ». Derrière l’écran, le lecteur vous découvre et vous accompagne dans vos aventures et mésaventures. Charlotte, pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Charlotte, j’ai 24 ans, et je suis en fauteuil roulant. J’ai grandi à Paris, où j’ai fait mes études et où je travaille aujourd’hui. Et je suis aussi la créatrice et l’auteur du blog Wheelcome, qui raconte mes (més)aventures du quotidien.

Votre blog a maintenant plus de 2 ans. Comment est né Wheelcome ?
Un dimanche soir pluvieux de novembre, où je voulais partager avec mes amis mes récits de voyage. J’aime beaucoup sortir, voyager, découvrir de nouveaux lieux, ce qui n’est pas toujours évident quand on est en fauteuil, et qui du coup donne parfois lieu à des situations cocasses. Je ne m’y attendais pas du tout, mais mes amis ont beaucoup partagé mes articles, et très vite le blog a pris beaucoup d’ampleur !

Vos qualités d’écriture sont indéniables, Talentéo apprécie particulièrement votre franc-parler et votre humour cocasse. Quels messages voulez-vous faire passer ?

C’est l’expérience de ces situations, parfois embarrassantes mais souvent drôles avec un peu de recul, que je veux raconter, pour faire rire les gens, et aussi leur faire prendre conscience d’une réalité : la mienne évidemment, mais aussi la leur. Car le plus drôle pour moi, c’est de faire rire les gens en racontant des réactions dont ils sont souvent à l’origine. Comme s’ils s’offusquaient sans se reconnaître. Un peu comme un jeu de miroir. Mon but n’est pas de faire de la sensation, de me plaindre ou de critiquer. C’est de faire rire mes lecteurs et j’espère, leur faire prendre conscience que le handicap ne doit pas forcément être associé à quelque chose de grave et de sérieux.

Pourriez-vous nous raconter la dernière situation « comique » que vous ayez vécue ?

L’autre jour un des chauffeur de la PAM – la société de véhicules adaptés aux personnes à mobilité réduite -, m’a tranquillement installée dans la voiture, pour me raccompagner chez moi en sortant du bureau. Puis sans mot dire, il a claqué les portes, m’a enfermée à clés, et a disparu. Je me suis retrouvée toute seule dans le véhicule sans pouvoir bouger, ni me retourner pour voir où il avait bien pu aller. Au bout de 5 longues minutes, il est réapparu comme une fleur. Il était simplement parti acheter des cigarettes et prendre un petit café, tranquille, sans prévenir, en me laissant dans la voiture garée en double file. J’avais l’impression d’être un bébé amarré à son siège enfant en pleine crise de panique.

Qu’aimeriez-vous trouver dans la société pour améliorer votre quotidien ?

Souvent, on a tendance à mettre toutes les personnes handicapées dans le même sac, et à y associer un imaginaire peu flatteur. C’est pour moi le plus gros problème. Tout le monde est différent, et le plus difficile, quand on est en fauteuil comme moi, c’est de devoir se battre contre les stéréotypes : une personne handicapée ça râle tout le temps, c’est plein de revendications, c’est mal dans sa peau, etc. Franchement, moi, je trouve que ça va plutôt bien.

Vous étiez l’an dernier étudiante en Master 2 de Communication au CELSA. Vous avez aujourd’hui trouvé un emploi. Votre blog, mettant en avant vos compétences rédactionnelles, a-t-il été valorisant dans votre recherche ? 

J’ai choisi de dissocier la Charlotte de Wheelcome de la Charlotte du bureau, car je ne veux pas me servir de mon handicap, ou au contraire que cela puisse nuire à la perception que les gens pourraient avoir de mes compétences professionnelles. Donc je ne parle jamais du blog au bureau, la plupart de mes collègues ne sont même pas au courant. En revanche, cette expérience m’a beaucoup appris, surtout sur le « digital », pour moi qui travaille dans la communication, car j’ai tout fait moi-même, et j’apprends à gérer des contenus et une communauté – qui grandit ! – avec pas mal de lecteurs. Je le vois plus comme une petite réussite personnelle que comme un faire-valoir professionnel.

Un dernier mot à adresser à nos lecteurs ?

« Vous n’êtes pas responsable de la tête que vous avez, mais de la tête que vous faîtes ! »

Merci à Charlotte pour cette interview. Rendez-vous sur son blog Wheelcome. Présente sur les réseaux sociaux, vous pouvez aussi la suivre sur Facebook et Twitter.

Quel est l’article de Wheelcome qui vous a le plus marqué ? Venez commenter cet article !

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