En partenariat avec le CEA
En 2014, le CEA/Grenoble s’engageait fortement en faveur de l’accessibilité grâce à son projet ACTE : « Accessibilité : Construisons pour Tous vers l’Emploi ». 3 ans plus tard Talentéo revient sur une belle initiative qui profite à tous !
A propos du projet : L’objectif d’ACTE est de poursuivre l’effort engagé pour améliorer l’accessibilité de ses sites et faire évoluer l’approche technique et réglementaire vers une accessibilité dite « universelle ». En chiffres cela donne :
- 67 hectares ;
- Plus de 100 bâtiments ;
- 35 km de voiries ;
- 4500 salariés…
Au-delà du défi qu’il représente, ce projet émane d’une volonté que l’accessibilité ne doive pas être pensée et organisée sans tenir compte des besoins et des aspirations de celles et ceux à qui elle est destinée.
L’accessibilité universelle : agir au-delà de la sensibilisation au handicap
Malgré l’absence de contraintes réglementaires fortes, le CEA/Grenoble a toujours souhaité sensibiliser son personnel au handicap afin de faire évoluer les mentalités.
Il paraissait ainsi comme une évidence qu’apporter des connaissances sur un sujet ferait mécaniquement évoluer les conduites. La conviction était qu’il existait un lien direct entre ce que l’on estime bon et souhaitable et ce que l’on fait réellement. Or, il s’avère que les retours d’expériences ont battu en brèche cette vision trop réductrice selon laquelle la connaissance technique suffirait à l’action.
C’est sur la base de ce constat partagé et l’envie d’aller plus loin qu’en 2014 le CEA a signé une convention avec l’AGEFIPH et le FIPHFP donnant ainsi naissance au projet ACTE. Fort de ce partenariat, et de cette vision partagée, le concept d’accessibilité universelle c’est naturellement imposé et a été retenu pour expérimenter de nouvelles pratiques.
Dans ce nouveau paradigme, il n’y avait plus simplement la question de l’accessibilité sur les lieux de travail mais en plus, la problématique de co-concevoir ces environnements avec tous les protagonistes impliqués quel que soit leur profil.
L’accessibilité universelle a donc pour vocation la co-conception d’espaces qui favoriseront le lien et le partage entre tous ceux qui l’habitent. Cette notion devient ainsi une ressource proposée pour que la vie s’y déploie avec le moins de contraintes possibles.
« Elle n’améliore pas seulement la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, mais celle de tous les usagers. Une rampe d’accès n’est pas uniquement indispensable pour un salarié en fauteuil, elle l’est aussi pour quelqu’un qui a une valise à roulettes », explique Hélène Birraux, Chef du projet ACTE.
Un tel volontarisme pourrait sembler être l’apanage des grosses structures dotées de moyens conséquents.
Pourtant, contre toute attente, construire un bâtiment selon les principes de l’accessibilité universelle n’est pas si coûteux.
« Cela coûte moins cher de réfléchir à l’accessibilité de cette manière car elle profite à tous : on ne pense pas un lieu pour une seule personne, mais pour tout le monde. Si l’on rapporte le coût de construction au nombre de personnes directement concernées par les aménagements, on constate qu’il n’est pas élevé : un surinvestissement de 1 % est dédié au seul handicap (podotactile, …), 2 autres % profitent à tous (porte automatique et rampe pour améliorer la logistique, nez de marche anti dérapant et contrasté pour sécuriser les escaliers ...) ».
A la clé : des espaces harmonieux et fonctionnels pour la totalité des usagers.
Hélène Birraux
Bilan d’étape du projet ACTE
Durant ces quatre ans s’est posée pour le CEA/Grenoble la question de comment changer les pratiques usuelles de l’entreprise dans le savoir-faire et le savoir-être ? Après la signature du projet ACTE, quel bilan peut-on dresser ?
« 80 % du CEA/Grenoble est accessible, tant au niveau des bâtiments principaux, à usage de recherche ou tertiaire, que les voiries », précise Hélène Birraux.
L’objectif des 100 % à l’horizon 2020 semble donc largement réaliste. Que ce soit sur le centre de Grenoble, ou sur son antenne au Bourget-du-Lac (CEA/INES, institut national de l’énergie solaire) ou encore dans les
Plateformes régionales implantées à Toulouse, Bordeaux et Metz, où de nombreuses actions sont en cours : voiries, bâtiments en réhabilitation ou construction…
« Par ailleurs, nous avons également travaillé sur nos Etablissements Recevant du Public », ajoute Hélène Birraux. « Les travaux devraient être terminés à la fin de l’année. Mais l’essentiel du travail consiste à partir du particulier avec les personnes concernées pour proposer ensuite une intervention globale. Il s’agit par exemple, d’identifier avec un salarié mal voyant les anomalies qui existent sur son parcours quotidien de son arrêt de bus jusqu’à son poste de travail. »
Au-delà des seules actions concrètes, ACTE s’attache aussi à faire changer les mentalités et les habitudes.
Petit à petit, l’accessibilité universelle rentre dans les mœurs, notamment au sein du personnel technique et des prestataires. Pour Alain Turchiarelli, ergonome et conseiller accessibilité, « créer une culture commune de l’accessibilité, partager le projet et transformer les organisations et les pratiques constituent un enjeu majeur. » Un projet qui transcende le handicap puisqu’il vise à mieux servir le collectif et le bien-être au travail de tous les salariés. Rendez-vous en 2020 avec, sans doute, un objectif atteint !
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