Les ULIS, ou Unité localisée pour l’inclusion scolaire, font partie des modalités d’inclusions et d’accessibilité pédagogiques pour les élèves ayant un handicap. Créés  pour remplacer les UPI, ou Unités pédagogiques d’intégrations, ces dispositifs sont implantés de l’école primaire jusqu’au lycée. Talentéo s’est entretenu avec Thibaud G.D, professeur des écoles, sur ce sujet.

Pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers du concept, pouvez-vous nous présenter ce qu’est une classe ULIS ?

Une ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) est un dispositif collectif de scolarisation qui permet de prendre en charge, dans le premier et le second degré, des petits groupes d’élèves présentant des « troubles compatibles ».

Les élèves scolarisés au titre des ULIS peuvent présenter des troubles des fonctions cognitives ou mentales, des troubles spécifiques du langage et des apprentissages, des troubles envahissants du développement, dont l’autisme, des troubles des fonctions motrices, des troubles de la fonction auditive, des troubles de la fonction visuelle ou des troubles multiples associés. Pour ces derniers, il peut s’agir de pluri handicap ou de maladies invalidantes.

L’ULIS dont je m’occupe se trouve au collège et rassemble des élèves de la sixième à la troisième. Ils sont, en ce qui concerne mon dispositif, « multi-dys » ou présentant des troubles envahissants du développement.

Comment se déroulent les enseignements ? Y a-t-il des adaptations et si oui, en quoi consistent-elles ?

Les ULIS sont théoriquement limités à 12 élèves.

Ces élèves disposent chacun d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Lequel est élaboré avec l’enseignant ULIS, l’enseignant référent, qui s’occupe du handicap au sein de l’Éducation nationale, et le ou les enseignants de sa classe. Ainsi que les parents.

En fonction de ce projet, chaque élève du dispositif a un emploi du temps adapté à ses capacités. Ils vont suivre certaines matières avec leurs groupes de classe. Celles où il y a un « décrochage » sont reprises et adaptées avec moi dans ma classe.

Le but étant de permettre à ces élèves de continuer une scolarité en inclusion avec leurs classes d’âge et de reprendre en tout petit groupe les matières qui posent des difficultés.

Se retrouver en petit groupe au sein de la « classe ULIS » leur permet de décompresser, de souffler, de communiquer plus facilement avec moi, étant donné que j’ai la capacité numérique de leur accorder toute mon attention, ce qui n’est pas possible lorsque l’on a 28 autres élèves et la pression du programme à respecter ! Ce me permet également de suivre des apprentissages adaptés à leur niveau.

Bien qu’ayant 12 élèves dans mon dispositif ULIS, je n’ai en réalité pas plus de 2, 4 ou 6 élèves avec moi chaque heure de cours, les autres étant en inclusion dans leur groupe classe.

Dans notre espace de classe dédié, nous avons du matériel adapté : des tabourets culbuto, des coussins ergonomiques ou encore des tendeurs fixés aux pieds des bureaux des élèves afin de leur permettre de bouger, d’être dynamiques sans déranger les autres camarades.

Il y a également des casques anti-bruits, ainsi que de nombreux accessoires de manipulation pour faciliter la compréhension de ce qui est vu en cours. Cela comprend des postes informatiques avec des logiciels éducatifs adaptés, etc…

Comment s’organise la complémentarité entre l’enseignant et les AESH (Accompagnants des Élèves en situation de Handicap) ?

Dans mon dispositif, j’ai trois AESH qui m’épaulent. L’une d’entre elles est affectée dans le dispositif ULIS en général. Elle accompagne les élèves en inclusion dans leur classe en fonction des besoins liés à mon emploi du temps. Tandis que les deux autres verront leurs attributions liées spécifiquement à un ou plusieurs élèves du dispositif. Cela est fait en fonction des besoins qui ont été notifiés par la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées).

De fait, elles aident les élèves à prendre leur cours correctement. Certains ayant des difficultés à écrire au même rythme que le reste de la classe. Elles aident également à la compréhension. Cela passe, par exemple, par de la reformulation des consignes des exercices. Elles peuvent également repasser en couleurs les éléments clés d’un texte ou d’un document, mettre du matériel de manipulation à disposition de l’élève, ou encore vérifier que les devoirs soient bien notés dans l’agenda.

Les AESH peuvent également intervenir dans la classe ULIS et prendre en charge un petit groupe d’élèves pour revoir une leçon, coller ou recopier ce qui n’a pas pu être fait en cours. Mais aussi les aider à faire une évaluation.

Comment peut-on devenir enseignant en classe ULIS ?

Un enseignant en classe ULIS est avant tout un professeur des écoles ou un professeur certifié.

Il doit ensuite se spécialiser et passer le CAPPEI (Certificat d’Aptitude aux Pratiques de l’Éducation Inclusive), accessible seulement en formation continue.

A quels niveaux de la scolarité peut-on retrouver ce dispositif ?

Ce dispositif existe dans le primaire et dans le secondaire. Néanmoins, les élèves du dispositif sont généralement orientés très tôt vers des filières professionnalisantes.

Dans le collège où j’enseigne, mes élèves ont ainsi la possibilité d’effectuer des stages professionnels. Aux nombres de cinq, ils sont effectués dans l’année de quatrième et en troisième. Contre deux pour les autres élèves. C’est un moyen de leur donner une idée de ce qu’ils sont capables de faire ou de ne pas faire. Ainsi que de potentiellement découvrir un domaine qui leur fasse envie.

Vous souhaitez témoigner de votre expérience ou de celle d’un de vos proches au sein d’un de ces dispositifs ? Nous vous donnons la parole sur les réseaux sociaux !

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