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Aujourd’hui sur Talentéo, nous accueillons un talent bien connu de nos lecteurs : Vivien Laplane ! Créateur de vidéos sur Youtube, auteur de la conférence-théâtre « Au secours, j’ai un collègue sourd » et de son livre « Sourd et certain », Vivien sensibilise à la surdité et aux handicaps avec beaucoup d’humour. Si nous diffusons régulièrement des conseils pour bien communiquer avec une personne atteinte de troubles de l’audition, Vivien nous explique comment communiquer avec un entendant ! 

L’entendant appartient à une communauté particulière qui ne communique qu’avec des langues orales…

…ou bien par des claquements de langue comme chez les bushmen en Namibie. Pour la lecture labiale, cela doit être galère. Il y a des exceptions comme chez les Amérindiens où certaines peuplades utilisent à la fois la langue orale et des gestes (si je ne me trompe pas ! Allô les linguistes ?).

Bref, en tant que sourd, il me faut découvrir ce spécimen qui connaît peu le silence (à part quand il dort, et encore !). Avant de communiquer avec lui, il me faut comprendre quels sont ses besoins de communication. Avec quoi il (ou elle) est plus à l’aise. L’entendant est aussi entendante, bien évidemment.

La personne entendante sera sans doute plus à l’aise d’échanger avec vous quand il nous connaîtra mieux. Le premier contact est le plus important. Si je lui fais la tête et qu’elle fuit, nous pourrons croire que les personnes entendantes sont des lâches et ne veulent pas faire d’efforts.

Il me faut être disponible pour accueillir l’autre dans sa différence.

Je peux déployer plusieurs modes de communication

Si la personne n’utilise que sa bouche, je peux utiliser mon appareil auditif pour capter les sons de sa voix et m’aider de la lecture labiale. Par contre, si la personne est masquée, je suis dans la mouise. Je lui demande de signer. Si aucun de nous connaît la Langue des Signes Française (LSF), c’est ballot. Nous pouvons tenter de mimer et de montrer l’objet.

Nous pouvons tenter d’utiliser l’écrit. Mais s’il ne sait pas écrire ? Alors nous pouvons essayer le dessin. Et s’il ne sait pas dessiner ? J’avise son regard, et tente de comprendre en fonction du contexte dans lequel je suis. La Langue française Parlée Complétée (LPC), une aide à la lecture labiale, n’est pas très aisée à cette occasion. Il faut toujours s’adapter sans s’énerver, respirer si rien ne change et faire un sourire pour clore les échanges (qui n’en furent guère).

Lors des réunions, je dois préparer en amont quelques outils que je peux avoir en ma possession :

  • Un micro bluetooth, que je peux utiliser comme bâton de parole, dont le son me parviendra complètement dans mon appareil auditif.
  • Un Ipad pour avoir une retranscription écrite ou en Langue des Signes Française (LSF). C’est très utile pour suivre les échanges et garder une trace écrite. Généralement, les entendants apprécient cet outil de travail s’ils sont distraits quelques instants et peuvent relire les derniers mots. Il existe pleins d’opérateurs.
  • Un(e) interprète en LSF ou un codeur LPC en présentiel, si cela a été bien organisé en amont. L’improvisation est compliquée, à juste titre, dans ce cas !

Communiquer avec un entendant, c’est tout un art

C’est comme communiquer entre sourds. Nous avons également plusieurs modes de communication :

  • La Langue des Signes Française (anglaise si nous sommes anglais, chinoise si nous sommes chinois, bref, vous m’avez compris).
  • L’oral, qui peut être appuyé par la Langue française Parlée Complétée. Il s’agit d’un aide à la lecture labiale qui permet de différencier les sons qui se ressemblent à l’oreille comme PA, MA et BA. La lecture labiale seule ne me suffira pas pour tout comprendre car cela ne capte que 30 % du message.
  • L’écrit, très pratique si nous sommes à l’aise avec cet outil.

Et le téléphone ? C’est aussi un moyen de communiquer ! Nous pouvons échanger par SMS, WhatsApp ou par appel vocal avec des sous-titrages grâce à l’application RogerVoice par exemple. La visio est aussi très pratique. Je l’utilise de plus en plus. Et si j’ai un Nokia des années 2000 ? Tant pis pour moi !

Chaque mode de communication est utile en fonction de nos besoins. Chaque choix qu’un entendant fait pour communiquer est à respecter, comme nous le faisons si bien entre nous les sourds. (Comment ? Je suis ironique ? Si peu…).

Prenons le temps d’échanger, de s’entendre, de se comprendre et nous pourrons éviter les malentendus du mieux que nous pouvons avec nos a priori et nos représentations.

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Cet article a été écrit en partenariat avec Vivien Laplane. Retrouvez toutes ses chroniques sur son site Vivienapprendreaecouter.com.

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