Qui a dit que mode et handicap étaient incompatibles ? Nos partenaires d’Handirect sont partis à la rencontre de Véronique Barreau, responsable du laboratoire Wicci for the World, qui nous parle de l’accès à la mode pour les personnes non voyantes ! 

Le shopping, les tendances, les derniers accessoires des créateurs font désormais partie intégrante de la vie de millions de français. Les publicités ont envahi nos boites aux lettres, les magazines, nos Smartphones. Les emplettes font la joie de nos ados et enchantent nos weekends. Cette mode accessible au plus grand nombre l’est-elle aussi désormais pour les personnes qui ne voient pas ? Comment effectuent-ils leurs choix vestimentaires et leurs achats, alors que les marques de prêt-à-porter nous inondent d’une communication toujours plus visuelle ?

L’équipe du laboratoire Wicci for the world est allée à la rencontre de deux personnes non voyantes, Priscilla et Katie. Deux femmes actives et citadines, l’une Parisienne, l’autre Londonienne. Leur point commun ? Cet attrait pour la mode et la beauté, et ce souhait de les rendre plus accessibles aux femmes qui ne voient pas.

Priscilla partage depuis des années ses bons plans et trouvailles sur une liste de discussion destinée aux personnes non voyantes et malvoyantes.

« Être privé de l’usage de nos yeux ou autres facultés ne nous dispense pas de prendre soin de nous pour nous sentir bien dans notre corps et notre tête. Totalement férue de mode et de soins en tous genres, non-voyante malgré moi (sourires), je pense que ce handicap n’interdit pas de s’occuper de soi pour plaire et se plaire ». Le message est clair et efficace : s’habiller et se faire beau doit être accessible à tous. Mais la tâche est-elle si simple ?

« Nous sommes souvent confrontés à un manque d’accessibilité générale des marques et des tendances, car les publicités sont toujours visuelles, explique Katie. Vous voyez de belles photos, dans la rue, sur le web, sur vos téléphones, dans les magazines chez le médecin, mais nous, on n’y voit rien ! Les boutiques ne sont pas non plus très accessibles… On se demande toujours si on est devant la bonne enseigne ou si il s’agit du salon de coiffure qui se trouve cinq mètres plus loin.

« Une fois dans le magasin, il est impossible de repérer seule où se trouvent les pantalons, le rayon pull ou les accessoires, ajoute Priscilla. Il faut donc souvent attendre qu’une vendeuse vienne nous aider. Certaines sont d’ailleurs très patientes et vont chercher en boutique ce qui correspond à notre demande, nous indiquent les couleurs et les tarifs des articles ».

Pour pallier à ce manque d’accessibilité, Katie repère systématiquement sur internet les articles tendances du moment, ce que dit le web sur la marque en question, puis elle demande souvent à une amie de l’accompagner. « C’est plus pratique, elle me prête ses yeux pour quelques heures et on rigole bien. Plusieurs boutiques proposent aussi à Londres un service gratuit de « personal shopping », je le fais régulièrement, surtout pour les occasions spéciales, une robe de soirée, une robe pour un mariage par exemple ».

Elle utilise aussi un scanner pour détecter plus facilement les couleurs, se déplace autant que possible avec son chien pour être plus autonome et utilise quotidiennement des dizaines d’applications pour se repérer en ville, tracer son chemin, choisir ses vêtements et trouver les meilleurs prix en ville.

Une étude, réalisée cette année par Priscilla auprès de 76 personnes malvoyantes et non-voyantes révèle que 71 % des personnes sont partantes pour effectuer un shopping, tout simplement par plaisir ou pour un besoin spécifique (50 %). Plus d’un tiers déclarent aussi avoir besoin d’appréhender les textures, les matières ainsi que les différents modèles vestimentaires, essayer les articles ou les produits (39 %) et bénéficier de conseils personnalisés approfondis de la part des vendeurs/vendeuses.

Ces dernières auront d’ailleurs tout intérêt à se former et s’ouvrir à l’accueil de la personne en déficience visuelle, puisque près de 40 % considèrent que les expressions utilisées pour décrire les produits par le personnel ne sont pas adaptées et que les explications données à propos d’un modèle ne sont pas toujours claires*.

Etude menée par Priscilla Dauriac en 2014 auprès de 76 hommes et femmes en déficience visuelle. Les résultats prochainement sur www.chouettetonlook.fr

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