Talentéo est toujours à la recherche de nouveaux talents. Aujourd’hui, nous vous proposons de partir à la rencontre de Martin PETIT, alias El Marticino. Désormais incontournable sur Instagram, il a accepté de nous parler de son parcours, de son expérience, mais aussi de ses futurs projets.
Peux-tu te présenter et présenter rapidement ton parcours ?
Je m’appelle Martin PETIT, j’ai 31 ans et je vis à Bordeaux. J’ai une tétraplégie C6/C7 incomplète. En effet, il y a quelques années, en voulant me rafraîchir, j’ai plongé dans l’eau et ma tête a alors heurté le sol, fracturant la cervicale C5. J’ai ensuite été amené à l’hôpital de Bayonne où j’ai eu 7h d’opération pour décomprimer ma moelle. Je me suis réveillé 2 ou 3 jours après. C’est à ce moment-là qu’ils m’ont expliqué que j’avais une tétraplégie.
Au départ, j’étais en master Management du Sport. Je rentrais en Master 2 quand j’ai eu mon accident. La difficulté pour moi a été de perdre tous mes repères, je me suis retrouvée dans un centre de rééducation à Bordeaux. J’ai dû mettre de côté mes études, remettre en question mes projets et me réapproprier mon corps.
Par la suite, j’ai pu reprendre mes études à Bordeaux. Néanmoins, je ne me sentais pas vraiment à ma place. Je me focalisais sur le regard que les autres portaient sur moi, j’étais dans le déni. Puis, petit à petit, j’ai pu reprendre le contrôle de ma vie.
Tu es tétraplégique incomplet, en quoi est-ce que cela consiste ?
Ma tétraplégie est qualifiée de basse. J’ai une atteinte des 4 membres, je n’ai pas l’usage des doigts et suis paralysé des pectoraux jusqu’aux doigts de pieds. En revanche, j’ai encore le releveur du poignet, le biceps, les épaules et un peu le haut du dos. Ensuite, elle est incomplète car j’ai la sensation de mon corps, la proprioception.
En outre, je ne ressens pas vraiment la douleur. Cependant, de par ma tétraplégie incomplète, j’arrive à déterminer si je me fais mal ou non. Je ressens alors quelque chose qui n’est pas agréable.
Enfin, une tétraplégie incomplète peut permettre de récupérer jusqu’à une certaine mesure. Ainsi, je peux contracter certains de mes orteils, j’ai aussi récupéré un petit mouvement dans le pouce, ce qui m’a permis de recouvrer l’usage de la pince. Je suis donc plus autonome.
Pourquoi est-ce que tu as eu envie de te lancer sur Instagram et de parler de ton handicap ?
Cela s’est fait naturellement. Avant mon accident, je partageais déjà sur les réseaux, notamment sur Instagram sur le thème du sport. Je me suis rendu compte que c’était très stimulant pour moi.
Ensuite, quand j’ai eu mon accident. Il y a alors eu une caisse de résonnance, comme si toute la bienveillance que j’avais donnée avant m’était revenue au centuple. Cela m’a donné énormément d’énergie.
Je me suis rendu compte que cela me faisait du bien, que j’avais plus de facilité à me livrer en ligne qu’à un psychologue ou ma famille. Ainsi, de la même manière que certaines personnes ont pu m’aider, je prodigue maintenant des conseils et sensibilise au handicap. Je suis même suivi par des personnes qui sont dans le corps médical et peuvent sourcer de l’information grâce à ce que je partage au quotidien.
Aujourd’hui, cela m’aide à avancer et me permet de vraiment trouver mon chemin de vie. J’ai pu ouvrir mon auto-entreprise, maintenant cela me permet d’intéresser des marques et de me rémunérer.
Tu as toujours été très sportif, quels sont les sports que tu pratiques aujourd’hui ?
C’est une grosse difficulté ! L’accès au sport reste compliqué étant donné que j’ai besoin de matériel spécifique. Par exemple, j’ai acheté un handbike d’occasion. Cependant, je ne peux pas m’en servir seul, car je ne peux pas le sortir sans assistance. Je suis donc toujours dépendant de quelqu’un notamment pour les réglages.
J’ai quand même fait de la natation pendant un an. Ici, la difficulté était surtout les déplacements jusqu’à la piscine. Cela me demandait énormément d’organisation. Je perdais 2h juste en trajet et 1h supplémentaire pour m’habiller et me déshabiller.
Aujourd’hui, je me suis tout de même instauré une routine. J’essaie de faire des haltères, j’ai un vélo ergométrique, aussi appelé vélo à bras et, parfois, je me lance quelques défis. Cela dit, je constate que je fais beaucoup moins de sport qu’avant.
Aujourd’hui, tu participes également à un projet qui s’appelle « Résilience », peux-tu nous en dire à ce sujet ?
Ce projet a été lancé par Loury Lag, explorateur et athlète, et moi. Il y a 2 ans, il m’a contacté pour me proposer d’aller dans des endroits inaccessibles. Nous avons déjà tourné 2 épisodes, un au Maroc et l’autre dans les Alpes. Il nous reste encore à tourner un épisode, mais je n’en dévoile pas plus.
Nous voulons que ce projet soit le plus visible possible, car c’est un projet plus grand que nous. Il est source d’espoir et montre qu’avec la force du collectif, du groupe, nous avons été capables de réaliser l’impossible.
Nous voulons donner de l’énergie, de la motivation et je pense, en toute honnêteté, que ce projet porte de très belles valeurs que ce soit le dépassement de soi, la résilience ou encore la force du collectif.
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Quelles sont tes prochaines actualités ? Où nos lecteurs peuvent-ils te suivre ?
J’ai une chance, grâce notamment à mon statut d’auto-entrepreneur, c’est que je vais là où le vent me porte, en fonction des besoins des marques et de mes envies. Je me laisse porter par les propositions. Ainsi, pour le moment, ma prochaine grande actualité est plutôt d’ordre personnel, puisque je compte déménager près d’Annecy.
J’aimerais aussi créer quelque chose qui ait plus d’impact et développer davantage d’autres réseaux sociaux comme YouTube.
Enfin, je souhaiterais faire des interventions en entreprises, des formats conférence et partager mon parcours de vie.
As-tu un dernier message à faire passer à nos lecteurs ?
Il faut continuer à sensibiliser au handicap ensemble. Chacun a son rôle à jouer dans la société, il est important de créer des synergies et d’être solidaire les uns avec les autres ! Continuons de véhiculer des belles valeurs !
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