Le mardi 25 juin, la TalentéoTeam s’entraînait à Tignes avec l’équipe de France de ski alpin handisport et Tous Handisport. Elle en a profité pour interviewer Christian Fémy, le directeur sportif de l’équipe.

Photo de Christian Fémy, directeur sportif de l'équipe de France de ski handisport
Christian Fémy, directeur sportif de l’équipe de France de ski handisport, prépare ses skieurs pour les Jeux olympiques d’hiver 2014. Il met la barre haute pour ces athlètes afin de contribuer à la visibilité du monde handisport. Après avoir accueilli Talentéo avec bienveillance, il a répondu à nos questions. Si, selon lui, l’essentiel est de tout mettre en oeuvre pour réussir, il espère voir son équipe sur les podiums !

Christian, tu es directeur sportif de l’équipe de France handisport. En quoi consiste ton métier ?

Mon travail est de coordonner et de superviser les différents sports de neige représentés à la fédération :

  • Le ski alpin, qui représente la plus importante équipe au niveau des sports de neige. Ma fonction première est d’entraîner cette équipe.
  • Le ski nordique, un sport plus minoritaire, qui demande d’autres valeurs et beaucoup de persévérance.
  • Le snowboard, qui vient faire sa première apparition aux Jeux paralympiques de Sotchi.

Auparavant, tu as travaillé avec des valides. Qu’est-ce que t’apporte le monde handisport ?

C’est un monde à part. Du côté des valides, la sélection est difficile, car le niveau est très rarement accessible. La concurrence est rude. Du coup, cela créé une ambiance plus individualiste. On essaie de développer le niveau des meilleurs athlètes, de ne pas oublier les plus faibles, mais peu arrivent à passer à l’étage du dessus. Avec le groupe handisport que l’on a, les valeurs sont beaucoup plus collectives. On a un esprit d’équipe plus global. Au travers de cela, lorsqu’il y en a un qui a des difficultés, ce n’est pas grave : le même jour, un autre membre de l’équipe aura fait un bon entraînement. Entre les différents types de handicap, tout un lien se fait, car les difficultés ne sont pas les mêmes. Les athlètes sont capables de s’entraider beaucoup plus qu’on peut le voir avec les valides. Ce n’est pas une critique par rapport aux valides et une façon de faire mousser le milieu handisport. C’est une réalité que j’apprécie beaucoup ici. On a affaire à des personnes fortes qui n’ont pas toujours les moyens d’être les plus performantes, mais elles sont persévérantes et ne lâchent pas. Même si le niveau d’exigence est un peu plus faible qu’avec les valides, tout ce qu’elles mettent en amont pour progresser est très intéressant.

Photo de Christian Fémy

L’équipe de France handisport est très éclectique avec différents types de handicap. Comment les entraînements et la compétition sont-ils aménagés ?

Quand je suis arrivé, j’étais parti avec une idée totalement différente. Comme c’était des athlètes de haut niveau, je les ai considérés comme des athlètes de haut niveau valides. J’avais sous-estimé le profil du handicap qui permet de faire certaines choses et pas d’autres. Depuis l’année dernière, j’ai évolué. Dans le cadre de l’entrainement et du ski, on a séparé les personnes en fauteuil, qui représentent une petite minorité, des autres sportifs. L’accessibilité au skieur en fauteuil est beaucoup plus délicate et difficile, comparée à des amputés ou des sourds. Ces derniers peuvent facilement aller skier avec un club pour valides, sans avoir besoin d’une structure qui leur amène leur matériel ou porte leur fauteuil. C’est une difficulté pour nos skieurs fauteuils, notamment au niveau des remontées mécaniques. L’équipe des fauteuils est séparée du reste des handicapés sur une partie de l’été. A partir de l’automne, tous les skieurs sont mélangés. C’est une grosse équipe où tous les types de handicap sont représentés : des amputés, des hémiplégiques, des sourds, des personnes en fauteuil…

Si tous les handicaps sont mélangés, on tient compte de chaque type de handicap. Même au travers du fauteuil, on a trois types de profils très différents avec un classement selon le degré de handicap. C’est la même chose pour les personnes amputées.

Cette équipe compte quelques favoris pour les Jeux de Sotchi. Comment envisages-tu ces Jeux qui approchent ?

Une course de ski n’est jamais faite avant. On a une belle équipe, on a terminé première nation aux deux derniers championnats du monde. Néanmoins, le message que l’on transmet est que chaque départ, chaque virage, chaque course est importante. On ne néglige rien. La course des jeux paralympiques, on la prendra dans le même état d’esprit qu’on peut prendre le reste de la coupe du monde. On se doit de prendre le meilleur départ, avec les meilleurs outils et la meilleure façon de faire. Si on gagne, on sera content, du moment que l’on a fait du mieux que l’on pouvait à chacune de nos courses. Médaille ou pas, l’essentiel est que les athlètes se donnent et continuent à travailler fort.

On espère que la France gagnera de belle médailles ! Merci Christian Fémy pour cette interview et bon courage pour cette préparation.

Vous pouvez retrouver l’équipe de France handisport de ski alpin sur Facebook.

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