Talentéo est fier d’accueillir à nouveau Adda ABDELLI dans ses pages, pour évoquer un sujet rarement abordé : comment travailler aux côtés d’un collègue en situation de handicap, plus précisément concerné par la poliomyélite, de manière simple et naturelle.

Adda ABDELLI n’est pas un simple invité dans nos pages : c’est un artiste engagé et un acteur du changement. Né en 1967 en Algérie, il est comédien, scénariste et co-créateur de la série culte Vestiaires, diffusée sur France 2. Avec plus de 600 épisodes, cette série a marqué une étape majeure dans la représentation du handicap à la télévision française. Après cette aventure, Adda a co-créé Immeuble Partagé, également sur France 2, une fiction inclusive qui met en scène le vivre-ensemble dans un habitat coopératif où cohabitent des personnes valides et d’autres en situation de handicap. Un projet à son image : plein d’humour, de justesse et d’humanité.

La poliomyélite, qu’est-ce que c’est ?

La poliomyélite, ou polio, est une maladie virale qui s’attaque au système nerveux et peut provoquer des paralysies. Elle touche le plus souvent les enfants, mais ses effets peuvent durer toute une vie. Certaines personnes conservent des séquelles physiques comme une faiblesse musculaire, des déséquilibres ou des douleurs dues à la compensation. Dans certains cas, des années après l’infection, un syndrome post-polio peut apparaître, provoquant une fatigue accrue et une perte de force musculaire. Un suivi médical régulier et des aménagements adaptés permettent de préserver la qualité de vie et l’autonomie des personnes concernées.

Travailler avec un collègue concerné par la poliomyélite : le témoignage d’Adda ABDELLI

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Je suis comédien et scénariste, mais avant cela, j’ai travaillé plus de vingt ans à la ville de Marseille en tant qu’agent administratif. À cette époque, la question de l’inclusion ne se posait pas. C’était à nous de nous adapter. Mon premier bureau était au troisième étage, sans ascenseur, mais on faisait avec. On se débrouillait.

Comment s’est passée votre intégration dans vos équipes ?

Plutôt très bien. C’est même ce qui m’a le plus touché. J’ai été intégré immédiatement. Les collègues ont toujours été bienveillants. Bien sûr, certaines tâches pouvaient être compliquées : porter des parapheurs, se déplacer d’un service à l’autre… Cependant, il y avait toujours quelqu’un pour filer un coup de main et jamais par pitié ! Une fois, j’ai demandé à un collègue de m’aider à porter un gros parapheur. Il m’a regardé et m’a dit « tu m’as pris pour ton boy ou quoi ? ». Il est ensuite parti trois secondes, puis est revenu en disant : “J’avais oublié.” Cet oubli était magnifique. Cela voulait dire qu’il ne voyait plus le handicap, juste un collègue.

Vous évoquez souvent l’importance de la reconnaissance administrative du handicap. Pourquoi ?

Parce que c’est un levier, pas une contrainte. J’ai fait reconnaître ma situation très jeune, et je l’ai toujours renouvelée. Cela m’a permis d’obtenir des aménagements utiles, et de partir plus tôt à la retraite. Beaucoup hésitent encore, par peur d’être stigmatisés. Pourtant, la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) est un atout. On n’est pas obligé d’en parler, mais il est important de l’avoir. Cela facilite les échanges et permet d’avancer sereinement.

Avez-vous déjà cherché à minimiser votre situation ?

Quand on se déplace avec des béquilles, difficile de cacher quoi que ce soit ! Malgré tout, plus jeune, c’était compliqué de supporter le regard des autres. À 18 ou 19 ans, l’image qu’on renvoie compte beaucoup. J’ai appris à compenser par l’humour, à transformer la gêne en légèreté. Avec le temps, on comprend que les barrières sont souvent dans la tête de ceux qui ne sont pas concernés. Il faut oser. Même si ça rate, ce n’est pas grave. Le plus important, c’est d’essayer.

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Est-ce cette philosophie qui vous a conduit à créer Immeuble Partagé ?

Exactement. Avec mon ami Fabrice CHANUT, on voulait raconter la vie telle qu’elle est, avec ses maladresses, ses différences et ses moments de rire. Immeuble Partagé, c’est une fiction où des habitants très différents cohabitent dans un immeuble collectif. Chacun vit chez soi, mais partage des espaces communs. Ce n’est pas une série sur le handicap, c’est une série sur le vivre ensemble. L’inclusion ne doit pas être un mot, mais un réflexe.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux entreprises ?

L’essentiel, c’est la bienveillance, l’écoute et l’adaptation. Il n’y a pas de recette magique. Il suffit d’ajuster : aménager un poste, adapter une tâche, proposer de l’aide quand c’est nécessaire. Le handicap ne doit pas être un frein. Travailler avec un collègue concerné par la poliomyélite, c’est possible, enrichissant et naturel. Il suffit d’oser.

Travailler avec un collègue concerné par la poliomyélite, c’est avant tout une question de confiance et d’ouverture. L’expérience d’Adda ABDELLI le prouve : avec un de l’écoute et de la bienveillance, les différences deviennent des forces.

Chez Talentéo, nous partageons la conviction d’Adda : chaque parcours est une richesse. Vous souhaitez mettre en lumière des talents en situation de handicap et sensibiliser vos équipes à l’inclusion ? Rejoignez-nous sur nos réseaux sociaux et découvrez nos solutions dédiées aux entreprises.

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