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En partenariat avec @talentEgal

Malgré les nombreuses actions effectuées pour l’intégration des personnes en situation de handicap pour accéder aux études supérieures, un constat persiste : seuls 4 % des jeunes concernés sont diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs. Face à ce constat, Alcatel-Lucent, devenu depuis Nokia, a fondé en 2010, l’association @talentEgal. Loïc le Grouiec, DRH de Nokia en France, et Président de l’association @talentEgal revient avec nous sur ce formidable tremplin vers l’emploi durable !

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?

Loic Le GrouiecLoïc Le Grouiec, je suis le Directeur des Ressources Humaines (DRH) de Nokia en France depuis sa fusion avec Alcatel Lucent. En parallèle, j’occupe toujours les fonctions de Président de la filiale française Alcatel-Lucent International et je suis également Président de l’association @talentEgal.

J’ai débuté ma vie professionnelle par un parcours d’ingénieur, puis de manager pour arriver au poste de dirigeant chez Alcatel Lucent. J’ai toujours été impliqué dans le monde associatif et plus spécifiquement sur la thématique de la diversité.

Le handicap m’interpelle particulièrement car je suis père d’un enfant différent. Nous sommes plus facilement sensibilisés lorsque cela nous touche personnellement même si nous connaissons tous au moins une personne se trouvant dans cette situation. C’est pour cela que nous devons mettre en place des actions concrètes en faveur de l’intégration du handicap dans le milieu professionnel.

Vous êtes Président de l’association @talentEgal, pouvez-vous nous en dire plus sur l’initiation de ce projet ?

Je suis le Président de l’association depuis sa création. Comme vous le savez, la loi de 2005 oblige les entreprises de plus de 20 salariés à avoir un taux d’emploi de 6 %, de collaborateurs en situation de handicap.

En 2005, Alcatel Lucent était en dessous de ce taux, et deux solutions s’offraient alors à nous : verser une contribution à l’Agefiph ou mettre en place des actions pour intégrer davantage de personnes en situation de handicap. Nous avons alors signé notre premier accord handicap.

Nous avons d’abord observé les causes d’un taux aussi bas : dans un secteur de haute technologie comme le nôtre nous recrutons essentiellement des ingénieurs et des cadres. Malheureusement, seuls 4 % des jeunes en situation de handicap ont suivi des études supérieures.

Fort de ce constat nous nous sommes demandés : « qu’est ce qui freine les jeunes pour poursuivre ces études ? » En effet, s’ils en ont les capacités, ils préfèrent souvent rester à proximité de leur domicile pour des questions de mobilité ou d’accessibilité.

Nous avons donc créé en 2010 avec 6 écoles partenaires, l’association @talentEgal, que j’ai l’honneur de présider. La vocation de cette association, est d’inciter les jeunes en situation de handicap à poursuivre leurs études. Créée à l’origine avec 6 écoles partenaires (IUT de Vélizy, Néoma Business School, l’ISEP, Télécom Bretagne, le Centre de Réadaptation de Mulhouse et l’INSA de Rennes), le Groupe Safran, le Groupe Areva et plus récemment la société SII nous ont rejoints.

Avec @TalentEgal nous souhaitons casser ces barrières, en sensibilisant les parents et les écoles qui ont des réticences. Si nous travaillons tous ensemble, ces jeunes seront formés.

Les entreprises recherchent des talents et non des personnes pour remplir les quotas. Si parmi tous les bons éléments une personne a un handicap, cela peut être un plus mais ce n’est certainement pas le critère.
Nous avons donc fédéré différentes écoles avec lesquelles nous avons construit un programme pour que les jeunes soient accompagnés plus spécifiquement. L’idée n’est pas du tout de se mettre en concurrence mais d’avoir quelque chose de complémentaire. Notre ambition est de les former et de les accompagner jusqu’au premier emploi.

Le programme s’adresse à tous les étudiants quel que soit leur handicap. Nous essayons de montrer aux jeunes qu’il y a parfois un intérêt à faire sa demande de RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé). Si des préjugés subsistent côté étudiants, les entreprises souhaitent recruter des collaborateurs différents.

Dans le cadre du parcours professionnel, déclarer son handicap permet d’aborder les problématiques pour que l’entreprise mette en place des aménagements. Cela permet à la personne de donner le meilleur d’elle-même.

Très souvent, les personnes en situation de handicap ont une aptitude à se battre supérieure à celle des valides. Ils sont capables de tenir des challenges aussi bien, voire mieux, que ces derniers.
@talentEgal permet à ces étudiants d’effectuer leur cursus en alternance au sein des entreprises partenaires. Ils y entrent au niveau post bac ou bac+2.

Les étudiants suivis par @talentEgal bénéficient d’un tutorat fait par un collaborateur des entreprises partenaires. Chez Nokia, nous avons la chance de compter de nombreux collaborateurs anglophones qui entretiennent des échanges avec les étudiants pour les faire pratiquer leur anglais. Nous leur offrons également l’accès à une plateforme de formation en e-learning sur des sujets qui viennent en complément de leur cursus scolaire.

Pour proposer tout cela, nous ne sommes pas seuls ! Nous sommes tout d’abord en partenariat avec le CIDJ, qui peut aider les étudiants sur des sujets tels que l’orientation ou encore des aides au logement par exemple. Je tiens à remercier Agnès de l’Epine et Sixtine Paulus pour leur travail de terrain qui fait le succès de l’association. Avec elles, nous levons les obstacles auxquels les étudiants peuvent faire face.

Pour exemple, nous avons accueilli une personne à mobilité réduite qui ne pouvait pas traverser les voies du tramway de Vélizy à cause des travaux qui étaient en cours à ce moment-là. Pour pallier ce problème, nous nous sommes concertés avec Vinci, alors maître d’ouvrage, qui a accepté de modifier son chantier pour garantir l’accessibilité du site.

En amont, au sein de Nokia, nous formons nos salariés au handi-management. L’objectif est de réunir les meilleures conditions pour l’accueil d’une personne en situation de handicap.
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Aujourd’hui, quel constat faites-vous sur l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux études supérieures ?

65 jeunes ont déjà participé au programme @talentEgal et presque toutes les personnes qui ont terminé leur cursus ont un emploi aujourd’hui. Sur les 33 étudiants ayant achevé leur formation, 15 ont signé un CDI.

Certains ont démarré en se disant qu’ils ne feraient qu’un DUT puis ont finalement continué jusqu’au diplôme d’ingénieur. Nous voyons que, quand la barrière est tombée, il est possible d’aller plus loin.

D’ailleurs nos étudiants ne sont pas forcément engagés dans l’une des entreprises partenaires mais signent parfois un contrat dans d’autres grands groupes. Au final, @talentEgal est devenu presque un label.
J’attire toutefois l’attention sur le fait que ce n’est pas parce que vous rentrez dans le programme que vous en sortirez diplômé(e). Vous devez acquérir les mêmes compétences que tout autre étudiant de votre cursus.

Côté entreprise, plus nous nous rapprochons des 6 %, moins nous avons de budget pour poursuivre nos engagements. Je pense que la loi de 2005 doit maintenant évoluer et que le système devrait être plus vertueux. Il faut récompenser ceux qui effectuent des actions et améliorent leur taux d’emploi, plutôt que de, seulement, sanctionner ceux qui n’en font pas.

Dans le monde scolaire et étudiant, le sujet du handicap est de plus en plus pris en compte. Grâce à l’implication d’enseignants, nous retrouvons un nombre croissant de personnes concernées en études supérieures.

Mon regret est qu’il subsiste encore des écoles spécialisées qui isolent les enfants porteurs d’un handicap des autres. Je pense qu’il est important qu’il y ait davantage de mixité dans le système scolaire pour améliorer encore l’intégration dans le monde de l’entreprise.

De nombreux établissements supérieurs se sont dotés de référents handicap et parfois même de missions handicap. Nous observons d’ailleurs la progression du nombre de structure certifiées « handi-accueillantes ».

Malgré tout cela, les préjugés concernant la RQTH restent très présents. Il s’agit là d’un axe sur lequel nous devons travailler ensemble.

Quelles sont les opportunités professionnelles qui s’offrent aux bénéficiaires du programme @TalentEgal ?

Les écoles avec lesquelles nous sommes partenaires sont pluridisciplinaires. Elles dispensent des formations en télécom, en commerce ou encore en finances. La palette des métiers proposés par les entreprises adhérentes est extrêmement large.

Quel message souhaitez-vous passer à nos lecteurs en situation de handicap ?

Un message simple : vous avez du talent donc ne restez pas sur des études courtes. Ne pensez pas que vous êtes exclus ou que vous ne pourrez rien faire.

Les personnes en situation de handicap se sont battues plus que les autres et sont capables d’apporter aux entreprises des savoirs faire et des compétences.

Les sociétés sont toutes en recherche de jeunes et moins jeunes qui vont les faire réussir : nous sommes là pour faire gagner nos clients et nos entreprises. Le handicap n’est pas un frein mais un atout qui peut être mis en avant. Moyennant des petits aménagements vous pouvez apporter beaucoup à une équipe.

La chance que nous avons aujourd’hui est que nous entrons dans une ère du tout numérique. Que ce soit les tablettes ou les voitures autonomes, ces technologies vont contribuer à progressivement améliorer l’intégration des personnes en situation de handicap.

Le monde du numérique est en train de résoudre les problèmes du quotidien qui étaient des freins à l’intégration professionnelle. Il faut embrasser cette révolution pour avancer !

Vous souhaitez rejoindre l’association @TalentEgal ? Vous souhaitez leur adresser un message ? Rendez-vous sur les réseaux sociaux !

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