Talentéo poursuit sa série « Travailler avec un(e) collègue en situation de handicap ». A l’occasion de la journée nationale du sommeil, nous nous intéressons à une maladie dont on parle peu, l’hypersomnie. Quelles sont les causes, comment se manifeste-t-elle et quelles sont les solutions à envisager ? Talentéo fait le point.

L’hypersomnie en quelques mots

L’hypersomnie est une pathologie qui est liée à une somnolence excessive. Elle se manifeste par une importante somnolence durant la journée, malgré des nuits de sommeil. Selon le Dr Royant-Parola, spécialiste du sommeil, malheureusement les nuits et les siestes ne sont pas suffisamment réparatrices. Elle concerne environ 10 % des Français, mais il semblerait qu’il y ait davantage de personnes atteintes car le diagnostic est difficile à poser.

Un adulte est atteint d’hypersomnie lorsqu’il dort plus de 11 heures par jour. Il existe plusieurs types d’hypersomnie dont deux principaux : l’hypersomnie secondaire – la plus fréquente – et l’hypersomnie primaire ou hypersomnie centrale – dont l’origine est beaucoup plus complexe.

Par ailleurs, les hypersomnies du système nerveux central concentrent trois maladies : la narcolepsie, l’hypersomnie idiopathique et le syndrome de Kleine-Levin. Ces besoins excessifs de sommeil de la part des patients s’associent parfois à des troubles psychosociaux ou comportementaux.

Le signe principal est une sensation d’épuisement. Un besoin urgent de dormir est ressenti. En outre, selon les formes d’hypersomnie, cette sensation peut être plus ou moins persistante.

« Si je ne programme pas mon réveil, je peux dormir 14 heures d’affilées, et me réveiller encore fatiguée le lendemain. L’hypersomnie idiopathique, c’est ça : une maladie qui se manifeste par un sommeil non-récupérateur et des élans de fatigue irrépressibles durant la journée. Pour vous donner une idée de ce que je vis, j’ai la plupart du temps l’impression d’avoir passé deux nuits blanches. J’ai presque toujours envie de dormir, et je mets très longtemps à me réveiller le matin : c’est l’ivresse de sommeil ». – Patiente atteinte d’hypersomnie.

Quelles en sont les causes ?

L’hypersomnie, selon sa forme, a plusieurs causes. En effet, elle peut être la conséquence majeure :

  • d’un manque de sommeil important,
  • d’un épuisement physique,
  • d’un arrêt brutal de stimulants,
  • d’une prise excessive d’hypnotiques ou de sédatifs,
  • d’une maladie psychiatrique ou d’un trouble neurologique,
  • d’une infection dans le cadre du virus Epstein-Barr ou du syndrome de Guillain-Barré,
  • d’une maladie endocrinienne ou métabolique comme l’hypothyroïdie ou le diabète.

En revanche, les causes d’une hypersomnie idiopathique ne sont pas encore identifiées. En effet, malgré le sommeil qualitatif des patients, ils éprouvent encore un besoin irrépressible de dormir. Le diagnostic d’une hypersomnie idiopathique se pose lorsque toutes les raisons possibles à la somnolence diurne sont éliminées.

Pour l’hypersomnie secondaire, plusieurs causes sont envisagées. Les cycles du sommeil sont perturbés par un excès de stress ou une apnée du sommeil.

L’hypersomnie peut être un effet secondaire de certains traitements médicamenteux. Par ailleurs, les femmes peuvent également être atteintes d’une hypersomnie menstruelle. Elle se manifeste par épisodes lors du cycle d’ovulation ou durant la grossesse.

Quelles sont les solutions à envisager ?

L’hypersomnie souffre de nombreux préjugés du fait de la méconnaissance de cette pathologie par le grand public. Ainsi, nous pensons à tort que les personnes concernées sont paresseuses ou sans énergie. Ces préjugés peuvent avoir des conséquences néfastes dans la vie sociale, familiale et professionnelle.

Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, il existe plusieurs traitements médicamenteux. De plus, les personnes concernées reçoivent une éducation thérapeutique concernant l’hygiène de vie et la diététique en complément. En effet, traiter les causes permet de retrouver une certaine qualité de sommeil. Selon les cas, le traitement de l’hypersomnie comprend :

  • la prescription de psychostimulants, des médicaments stimulant la vigilance,
  • la prise de thymorégulateurs, des médicaments pour réguler l’humeur,
  • des changements diététiques.

Comment accueillir un collaborateur concerné par l’hypersomnie ?

La somnolence joue sur le risque d’accidents, la concentration et la productivité. Ainsi, les personnes atteintes d’hypersomnie peuvent effectuer une reconversion professionnelle et bénéficier du statut de travailleur handicapé en demandant une RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).

Pour rappel :

« Est considéré comme handicapé toute personne dont les capacités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites, par suite d’une insuffisance ou d’une diminution de ses capacités physiques ou mentales, tout en restant apte à travailler »Article L.5213- 1 et 2 du Code du travail.

Le médecin du travail peut jouer le rôle d’intermédiaire avec votre collaborateur pour l’aider à être en confiance et parler de sa situation de handicap. Il pourra proposer les solutions adaptées selon l’état de santé de la personne concernée.

En effet, selon la situation du collaborateur touché, le médecin du travail pourra proposer un aménagement de poste, un bilan professionnel, un contrat de rééducation en entreprise. De son côté, l’employeur aidera au maintien et à l’insertion réussie du collaborateur. Le but est de préparer en amont, de sensibiliser les équipes, de suivre le bien-être du collaborateur et de le traiter de façon égalitaire.

Vous êtes concerné(e) par de l’hypersomnie et souhaitez témoigner ? Vous avez un proche concerné ? Nous vous donnons la parole sur nos réseaux sociaux.

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